dimanche 28 décembre 2008

قرّر العرب أن يشنّوا حربا جماعيّة على إسرائيل



قرّر العرب أن يشنّوا حربا جماعيّة على إسرائيل لردعها عن قتل و تشريد الآلآف من الفلسطينيّن و ستبدأ الغارات اللّيلة مع منتصف اللّيل بالرّغم من التحذيرات الأوروبيّة و التهديدات الأمريكيّة و قد أثبت عمرو موسى في جلسة طارئة عقدت الأمس أنّ إسرائيل تملك أسلحة الدّمار الشّامل و أنّها عازمة على محو الشّعب الفلسطيني من على وجه الأرض و بناء على المنهج اللّذي إتّبعته الولايات المتّحدة للدّفاع عن النّفس فإنّ الوحدة العربيّة ستأخذ زمام الأمور و ستدافع عن شعبها المظلوم.

samedi 27 décembre 2008

قّتل أنا غزّاوي

Holocaust memorial in front of Legion of Honor, San Francisco

قّتل أنا غزّاوي
قتّل فلا أحد يبالي
قتّل فربّك إختارك من غيرك
قتّل فحتّى باراك يبارك لك
قتّل فدمي ماء عكر
قتّل لأخرج من الوكر
قتّل و قتّل ثمّ قتّل فإخوتي في النّوم غارقين
قتّل و سرّب الغاز على أهل غزّة
و لكنّ الغاز سينفجر يوما في وجهك و سيحمل معه شعبي و شعبك

mardi 23 décembre 2008

لعب القولف في الصحراء جريمة



بحكم بعدي على تونس, لست على علم بكل ما يجري من مشاريع و إنجازات. و كانت لي مفاجأة سيّئة حين قرأت مقالا ممتازا صدر في عدد مخصّص لتونس لمجلّة جيو و مفاده أنّه تمّ إنشاء ملاعب صولجان في توزر و هذا ما سبّب نقص فادح في المياه و أجبر معظم الفلّاحين على التّخلّي عن واحاتهم نظرا للكلفة الباهظة للسّقي. أتوجّه بالسّؤال إلى حرفاء هته الملاعب : لماذا هذا التبلّد الأخلاقي و هذه الضرورة الملحّة على تلبية رغبات فتّاكة, ويحكم فما تقومون به هوّ جريمة

Jouer au golf à Tozeur où dans n'importe quel autre endroit au désert est un crime contre l'écologie, mais surtout contre la population locale qui a déjà du mal à trouver de l'eau douce.

samedi 13 décembre 2008

Rekeyek du Tamboustan




Et ça recommence, les délinquants, les vermines du village minier de rekayek au Tamboustan n'ont pas retenu la leçon, leurs camarades vermines ont été jugés avec raison et équitablement, la police a encore une fois bien fait son boulot pour nettoyer cette racaille et éliminer les éléments perturbateurs qui tentent d'assombrir l'image luisante du Tamboustan, pays de libertés et de droit. J'espère que la police va continuer son travail et faire taire une fois pour toute les terroristes rekeyekiens, les rebus de la société, ces chômeurs incapables de se trouver du tavail et qui cassent tout pour qu'on leur donne de l'argent, non, mais, ils se croient où? on va quand même pas les nourrir alors qu'ils passent leur temps à dormir... vive la démocratie tamboustanaise! vive le peuple qui respecte l'ordre tamboustanais et qui ne suit pas cette bande de vermines...

jeudi 4 décembre 2008

Coup d'État manqué au pays de l'érable



Veni, vidi, no vici!

Il a été élu, ils ont voulu le renverser, ils se sont coalisés, la gouverneure fantoche du Canada a dit non, le Parlement a été suspendu jusqu'en janvier... le temps de s'organiser et de mieux s'armer... la suite en 2009.

jeudi 27 novembre 2008

Mon intervention à VOX TV

Je mets le lien de l'émission à laquelle j'ai participé et qui consacrait son sujet à la communauté arabe de Québec. J'émets toutefois quelques réserves à propos du déroulement. Avant de partir, j'avais l'intention de parler des problèmes qui touchent les Arabes de Québec, en l'occurrence, les préjugés et la façon de ne voir dans l'Autre que l'être religieux et donc forcément celui qui diffère par ses pratiques religieuses. Je voulais aussi préciser que c'est en partie à cause de ce cloisonnement que certains employeurs craignent de voir leurs employés prier 5 fois par jour, et préfèrent donc mettre certains CV à la poubelle (la réalité commence à changer un peu et c'est tant mieux). Je voulais insister sur les chiffres de Statistiques Canada qui montrent que les Arabes sont deux fois plus diplômés que la moyenne canadienne, mais deux fois plus touchés par le chômage, je voulais... mais je n'ai rien pu dire de tout cela. J'ai passé plus de temps au maquillage (c'est obligatoire pour l'exposition à la caméra) qu'à parler en direct. L'animatrice est sympathique certes, mais elle me prenait pour un jeune cool, alors elle m'a posé des questions de jeunes cools, auxquelles je ne pouvais que répondre d'une façon jeune et cool. Dommage! C'est pour cette raison que je préfère la radio. Le lien est ici, j'interviens en dernier.

vendredi 7 novembre 2008

Coup d'État clinique



En attendant le prochain coup d'État clinique, j'adresse mes voeux au président tunisien et lui souhaite de rester au pouvoir au moins 20 autres années. Je lance, pour l'occasion, un appel à tous les Tunisiens pour bâtir une pyramide mauve afin que l'âme du président demeure éternelle. Il faut garder en vue (à vie) que le 7 novembre est pour les Tunisiens un Spiritus sanctus est donum in quo alia dona donatur, Alléluia!

jeudi 6 novembre 2008

Des images du prophète

Contre les censeurs, voici des images du prophète, des peintures manuscrites d'une grande valeur artistique












mardi 4 novembre 2008

SuperObama?



Barack Hussein Obama est donné gagnant dans la plupart des États américains. Il sera le 44ème président américain, mais pas n'importe lequel. Un président moitié américain, moitié kenyan, oui, oui, c'est à peine croyable. Ce pays qui a su attirer la haine de tout le globe, le voilà qui devance tous les pays en élisant une personne d'origine éthnique différente de celle de la masse. Félicitations M. Obama, félicitations à tous ceux qui le soutiennent, à tous ceux qui s'identifient à lui, à tous ceux qui commencent à croire que tout est possible, que le rêve américain est finalement réalisable. Toutefois, pour nous autres non Américains qui regardons gentiment se faire et se défaire l'avenir du monde entier, que signifie cette présidence? Si Obama risque de faire de grands changements dans ce marasme économique américain, s'il risque de socialiser le pays, que peut-il faire après la barbarie du cabinet de Bush? Peut-il fermer la plaie ouverte en Irak et en Afghanistan? Peut-il bousculer la politique du Proche-Orient et donner de l'espoir à un peuple palestinien opprimé? Peut-il lever l'ombargo sur les Cubains sans placer les pions déjà postés en Floride? Peut-il réellement discuter avec l'Iran sans chantage ni mépris? Peut-il réévaluer les politiques désastreuses des État-Unis en Afrique et en Amérique latine? Peut-il, peut-il... mais il faut être superman, il faut rester au pouvoir au moins 20 ans pour effacer le passé indélébile... il est de bonne foi certes, mais est-il seul à décider? Loin de tout pessimisme, je laisse le temps juger.

vendredi 31 octobre 2008

Le pleurer-rire de Dieudonné



J’ai assisté hier au tout dernier spectacle de Dieudonné intitulé J’ai fait l’con. Evidemment, il ne s’agit nullement de remords ni de remise en question, comme le laisse croire le titre. L’artiste continue à lancer sa machine à broyer le système. A qui le tour maintenant ? Tout le monde y passe. Au premier degré, ce sont les autochtones et à leur tête les Pygmées qui paient les frais, mais la vraie cible, ce sont le capitalisme, les entreprises occidentales et bien sûr, les présidents africains. Un réquisitoire troublant contre ces systèmes corrompus ou corrupteurs. Durant toute la prestation, les spectateurs, et moi compris, ne savaient plus s’ils devaient rire ou pleurer, et ils finirent par rire en se sentant coupables. Il a joué sur l’émotion, et a frappé fort avec des associations trash. Il a choqué, troublé, fait couler les larmes de rire (ou d’indignation plus tard), bref, son spectacle est tout sauf un banal one man show d’humour. C’est du théâtre de haut niveau où le verbe prend son envol et finit sa cascade avec un poème d’un kamikaze palestinien slamé à la façon de Claude Nougaro, son ami à qui il rend hommage à chaque fois. Dieudonné est plus que jamais au sommet de sa forme artistique. Et la polémique du baptême de sa fille par J.M. Le Pen n’est qu’un coup de bleuf, un leurre, un préambule au spectacle. Décidément, l’homme ne descend jamais de sa scène même dans sa vie privée.

vendredi 24 octobre 2008

La Francophonie a le SIDA

Le 12ème Sommet de la Francophonie a pris fin dimanche dernier dans la ville de Québec. Malheureusement, je n'ai pas eu le temps d'écrire là-dessus ces derniers jours. Mais vu l'ampleur de cet événement, je ne pouvais pas le passer sous silence. Je ne reprendrai pas ce qui a été relaté par les médias (c'est-à-dire pas grand-chose, à l'exception de TV5). Je ne parlerai pas non plus des coulisses (j’ai une ligne rouge à respecter). Alors, qu’est-ce qui me reste à dire? À dire vrai, pas grand-chose (tient! Comme les médias!). Mais je voudrais parler d’une chose, de cette Francophonie institutionnelle. Il faut dire qu’avant le sommet, les médias locaux n’en ont presque pas parlé (pour cause des élections fédérales) et les gens ont vu, non sans surprise, leur ville quadrillée du jour au lendemain. Mais que se passe-t-il? Il y a une déferlante de présidents venus de pays inconnus, des gens de couleurs, des ethnies… calvaire! Quessekça? Bon, après avoir expliqué l’événement aux gens, on leur sert deux plats chauds : Sarkozy qui fait son show et qui lance l’anathème avec une phrase charnière : « on n’a pas besoin de plus de divisions », cracha-t-il dans les oreilles des Québécois et Canadiens pour parler du projet (mis sur la glace) de la séparation du Québec. Les fédéralistes jubilent, les souverainistes postillonnent. Le deuxième plat chaud servi par les médias est un haut dignitaire camerounais qui a été arrêté pour conduite en état d’éméchitude (ça n’existe pas, je sais). Ni les journalistes ni les compatriotes de ce dernier ne savent de qui il s’agit (c’est la ligne rouge pour moi, alors je ne dis rien, même si la tentation me guette). Bon, le gars est un C.H (non, ce n’est pas un cas humanitaire, cherchez). Je me tais. L’essentiel est que ce dignitaire a été relâché étant donné qu’il a le SIDA (Système d’immunité diplomatique africaine). Voilà, je me retrouve en fin de compte (du conte) à relater les mêmes choses que les médias. Pourquoi? Parce que… Que veut dire la Francophonie politique? Un État suzerain et des vassaux? Un super président qui passe une journée, puis se casse aux Etats-Unis, pour des affaires plus sérieuses, discuter entre grands? Une armée de pions faite de petits dictateurs qui viennent quêter pour leurs familles? Ok, je suis un peu dur avec la francophonie, mais il y a la francophonie culturelle qui fait des choses bien à côté, des colloques et des rencontres… c’est bien beau ces colloques où des chercheurs chevronnés répètent à longueur de journée que la francophonie c’est la modernité, la francophonie c’est la résistance à l’hégémonie anglo-saxonne, la francophonie c’est universel, ça perce les tabous dans les pays musulmans, ça donne de l’espoir, ça… Ils sont de bonne foi ces intello, mais moi, je n’embarque pas (la barque est trouée et l’eau est glacée). Désolé, mais je ne peux pas défendre une langue au détriment d’une autre, je ne peux pas associer des idéaux d’universalisme et de modernité à une langue, je ne peux pas faire porter à une langue ce dont elle est incapable… une langue est un outil de communication, basta! Une langue sert de vecteur socio-culturel, c’est tout. Après, le contenu et les idées ne relèvent plus de cet outil, mais appartiennent à l’esprit humain. Je défendrai la francophonie, mais aussi l’arabe, l’anglais, l’italien et tout le reste. Et la francophonie n’est qu’une petite partie noyée dans un tout riche et diversifié. À bon entendeur salut!

jeudi 16 octobre 2008

توضيح و تفسير



أوّلا الكلام إلّي كتبتو لهنا كتبو شاعر جزائري عنده مدّة و نسيت شنوّة إسمه و الكتاب تنشر. و معذرة إذا بعض القرّاء صدمتهم الكلمة. أنا إستعملتها في سياق لغوي و مش إستعمال بذيء و هيّ الكلمة الوحيدةإلي تؤدّي المعنى البيولوجي على عكس قضيب أو العضو الذّكري و هذا يدلّ على أنّا حضارة تخاف من الكلام المباشر و تعوّضوبكلام إيحائي و من ناحية أخرى الكلام المباشر يصبح صالح للشّتم و البذائة فقط. و كلمة رب و فوقها نقطة موجودة في القاموس. و آنا غايتي كي كتبتها هيّ كسرا لقيد إلّي تفرض على بعض الكلمات إلي إستعمالها أصبح محدود جدّا و يدلّ على كبت و عقد متغلغلة في اللّاوعي الجماعي و الإجتماعي. أمّا بالنّسبة للتّقارب الفونولوجي بين الكلمتين هوّ مستوحى من طريقة إبن عربي في تفسير الألفاظ و لّي تتسمّى التفكيكية. و ممبعد حبّيت نقول بالفلّاقي الصّريح إلّي ديما في مجتمعاتنا العربية والإسلامية يقع خلط قمعي للدّين و الجنس, الدين معتقد روحاني و الجنس علم.



Je suis réellement surpris et abasourdi par la réaction de certains lecteurs face à ce que j’ai écrit hier ici. Je trouve la réaction excessive, et il y en a même qui ont publié des posts à ce propos en me qualifiant de tous les noms et en comparant ce que j’ai écrit aux caricatures du prophète. Il ne manquait que la fatwa pour me lapider. Je ne comprends pas si c’est le mot pénis qui a le plus choqué ou si c’est l’association entre pénis et dieu, et l’homonymie arabe nous permet de jouer sur les mots et de relever le point qui fait la différence. C’est ce point là qui agit, qui produit, il n’est pas juste un concept absurde. Bref, je ne veux pas me lancer dans une analyse des sèmes ni dans une sémiologie hermétique, étant donné que le lectorat est hétérogène. Je veux juste dire que cette association entre dieu et pénis a déjà été faite et publiée depuis longtemps par un poète algérien dont j’ai oublié le nom. La pertinence de cette concomitance, c’est qu’elle laisse le champ libre à une déconstruction du sens, technique très prisée par le philosophe Ibn Arabi au 12e siècle. Faut-il croire qu’aujourd’hui sous prétexte que la simple appellation des parties génitales soulève un tollé général ? Alors que dire de Cheikh Néfzaoui qui, dans son Jardin parfumé classait les organes génitaux sous des appellations fort explicites et c’était à la demande du souverain hafside de Tunis au 15e siècle ?

Pour revenir à l’association des deux mots, je voulais tout simplement montrer le dictat de la religion sur la sexualité et en contrepartie, le cloisonnement que subit cette dernière. Le drame du monde musulman est qu’il pense dieu avec le sexe et le sexe avec dieu, d’où le rapprochement phonétique entre les deux. De cette confusion née une volonté de cacher, de voiler les choses les plus banales de la vie, d’occulter la dimension scientifique, psychique et sociale de la sexualité au profit d’une projection immuable de la doxa religieuse sur les rapports qui régissent un homme et une femme d’un point de vue sexuel. Je voulais montrer, puisqu’il faut tout expliquer, que la réflexion est occultée par un réflexe, l’entendement par un cafouillage sexuel et identitaire, et la sexualité par une somme de frustrations projetées dans une série de dogmes aliénants. Et tout réside dans le point, le point qui fait la différence, le point qui fait trembler les esprits humains (je suis tenté de dire le point de non retour.) Mon estime de Dieu, qui est un concept magnifique, est trop haute pour accepter une telle imposture. Donc, faut-il se taire et laisser les absurdités de l’esprit humain gagner tout l’espace social (ou virtuel) ? Ou bien agir, quitte à offusquer certains et à bouleverser d’autres ? Je ne prétends pas faire la révolution d’une société, mais je crois humblement qu’une civilisation qui ne sait pas se révolter contre ses dogmes, qui ne sait pas se libérer de ses tabous, qui ne sait pas se critiquer, est vouée à disparaitre et, malheureusement, la culture agonise pour laisser place à un vide, à un monde où on gomme le point pour ne plus faire la différence entre le créateur et l’organe procréateur.

Dans un tout autre ordre d’idées, il est curieux de voir que les deux mots que j’ai écrits ont généré le plus grand nombre de visites quotidiennes depuis le début (plus de 150 visiteurs en une journée). Cet engouement suscité, mélangé à une indignation quasi-générale, montre le malaise dans la civilisation (pour emprunter le terme à Sigmund Freud).

PS : Certains m’ont reproché mon langage cru arguant du fait qu’il se trouve sur la blogosphère tunisienne des femmes et des jeunes… Premièrement, je n’écris pas pour tn-blogs, même si plus de 80% des lecteurs proviennent de là. J’écris pour tout le monde et je ne fais pas d’émission sur Tunis 7. Ceux qui se sentent offusqués en voyant mes titres n’ont qu’à ne pas cliquer sur le post. Et là, je m’adresse à l’agrégateur de tn-blogs, Houssein, pour lui dire que si mes posts choquent la bienséance et dérangent tant, qu’il m’enlève de tn-blogs, mais je continuerais à blogger quand même.

Ma dernière remarque concerne les anonymes (âne-onymes) qui puisent systématiquement du registre de l’homosexualité pour insulter (j’ai supprimé au passage les commentaires très vulgaires). Ces derniers montrent, à travers la récurrente référence (obsédante et obsessive) à l’homosexualité, qu’ils fuient cette déviance latente en eux en la projetant sur les autres afin de se déculpabiliser. Serait-ce une tentative de rapt ou de viol dont ils ont été victimes à l’enfance qui engendre ce comportement ? Dieu seul le sait.

mardi 14 octobre 2008

Démocratie pour les nuls



Et voilà, le résultat est presque tombé, tel que prévu dans les sondages, c'est le parti des conservateurs et à leur tête Stephen Harper qui va encore diriger la barque canadienne, mais vers où, je ne sais pas. Bon, c'est la démocratie, c'est le choix de la majorité, me dis-je pour me calmer bien que... l'envie de pousser un coup de gueule me prenne aux tripes. Je n'ai rien contre les gens qui ont voté pour les cons-serviteurs (des Américains républicains) parce qu'ils ont peur des gamins de 14 ans et veulent les jeter en prison, parce qu'ils pensent que les immigrants ont les gènes de la délinquance, parce qu'ils sont contre l'avortement, parce qu'ils veulent reproduire le modèle américain en faillite... non, ce n'est pas contre eux que je suis en... je ne peux pas leur en vouloir d'être ce qu'ils sont, mais c'est bien contre les gens qui ont voté soi-disant stratégiquement en pensant barrer le chemin aux conservateurs. Le vote stratégique en temps de crise pourrait se justifier (quoiqu'il soit moins efficace que dans les élections proportionnelles comme dans certains pays européens), mais voter stratégiquement pour un parti qui ne sera jamais au pouvoir, c'est comme miser tout son argent sur un cheval sans oeillères ni bride. Les gens qui ont voté pour le Bloc québécois dans le but de bloquer les conservateurs ont fait un mauvais calcul, ils n'ont fait que donner la chance aux conservateurs d'être élus, minoritairement. Vote-t-on juste pour rendre un parti minoritaire au gouvernement? Vote-t-on juste pour placer le député de son quartier à Ottawa? Vote-t-on par suivisme? Et beaucoup de ces gens, quand vient le temps des élections provinciales, votent libéral. Quelle schizophrénie sociale nous guette au tournant! Pourquoi ne peut-on pas être conséquent dans ses votes? Pourquoi quand on vote libéral au provincial, ne fait-on pas de même au fédéral (ce qui aurait réellement bloquer le chemin aux conservateurs)? Pourquoi quand on vote pour le Bloc, on ne vote pas pour le PQ au provincial (ce qui aurait fait le bonheur des séparatistes d'avoir un pays pour eux)? Peut-être que l'enjeu démocratique m'échappe et que les convictions politiques laissent place au calcul pseudo-pragmatique...

samedi 11 octobre 2008

Le Saumon pour survivre, la bière pour vivre

Je m’avance vers le comptoir de poisson où des barquettes de filet de saumon sont étalées, aguichantes avec leur prix au rabais. Je m’immobilise un moment, et aussitôt que je tends la main pour en saisir une, un monsieur dans la soixantaine surgit de nulle part et se met à côté de moi, il en saisit une lui aussi, me regarde et fait comme il se met en équipe avec moi en s’adressant au poissonnier sur un ton ferme :

Mais c’est ben trop gros ço pour moi. Lance-t-il. Je veux la moitié de t’ço, moi.

Le poissonnier lui sort la phrase magique :

C’est ça le format, il n’y a pas plus petit que deux livres (un kilogramme à peu près)

Ouain, mais j’ai vu dans l’circulaire, que c’est deux livres.

Oui, c’est ça, deux livres ou plus.

Non, mais c’est trop, je veux la moitié, coupe ço en deux.

Je peux pas monsieur.

Sentant que le vieillard commence à perdre patience, je renonce à ma barquette de deux livres et propose au poissonnier de partager le paquet entre nous deux, comme ça, il n’a qu’à diviser le prix en deux, sans contrevenir aux règlements du supermarché. Le poissonnier s’exécute, et le monsieur, mon coéquipier, comme quelqu’un qui vient de marquer un point, me regarde du dessous de sa casquette de baseball et dit :

Ouain ! lo, c’est bon pour moi, l’aut’ paquet est ben trop gros lo.

J’acquiesce avec un sourire et saisis ma part de saumon en lui souhaitant une bonne soirée. Pendant une seconde, en lui tournant le dos, je me demande ce que je pourrais bien faire avec un petit morceau de saumon parce que, contrairement au vieux monsieur, je ne vis pas seul. Mais l’idée d’avoir arrangé la situation me donne déjà satisfaction. Je passe à la caisse et avant de partir, je regarde derrière moi. Le vieux monsieur du saumon est là, il immobilise son caddy où logent trois caisses de bières de 24 chacune, et au-dessus, le petit paquet de saumon, gentiment posé comme pour les accompagner. Quelques instants après, je retrouve le même vieux monsieur du saumon et des bières. Ce dernier monte dans un taxi pour une course qui doit lui coûter 15 ou 20$ au minimum. Je reste figé un moment, surpris et perplexe, mais mon état ne dure pas longtemps quand je me suis rappelé qu’on est au début du mois et que le vieux monsieur du saumon, des bières, le client du taxi à la barbe grise, vient probablement d’encaisser son chèque mensuel de l’aide sociale.



jeudi 9 octobre 2008

Ce que propose JMG Le Clézio

la photo a été glanée de: http://bastian.blog.lemonde.fr/2006/01/06/2006_01_livres/

Supprimer les taxes sur les livres, c'est ce que propose JMG Le Clézio à qui on vient d'attribuer le prix Nobel de littérature. En voilà une excellente proposition, et avec l'autorité que l'écrivain vient d'avoir grâce à l'ultime consécration, cet écho sera peut-être entendu.

jeudi 25 septembre 2008

On ne tue pas facilement un Arabe



Yamina Benguigui vient de sortir un nouveau documentaire intitulé 9/3, Mémoire d’un territoire dans lequel elle retrace l’histoire de ce quartier mis à l’écart, de ce no man’s land multiculturel et où la tension avec le centre, Paris, la ville des lumières, est toujours à son comble. Le mot mémoire cache dans ses plis le mot identité. Et je suis persuadé que l’identité au 9/3 est plus qu’ailleurs revendiquée, clamée haut et fort à défaut d’être reconnue et considérée comme une valeur culturelle. Elle est tout au plus prise pour un amas de résidus collés à une haine à tout va. Cette identité particulière des banlieues parisiennes m’a transporté au printemps dernier où j’ai croisé, dans un resto du vieux Québec, l’écrivain Rachid Djaïdani, lui-même issu du 9/3. Après l’avoir rencontré au salon du livre l’après-midi, le voilà qui me fait signe et m’invite à sa table. Il était content de parler à un frangin (comme il le disait). Nous avons passé plus de deux heures à discuter de tout, mais surtout d’identité. Et l’identité est son champ de bataille, une identité de banlieusard, mais surtout d’écrivain qui a la rage d’exprimer son parcours de maçon, de boxeur, d’acteur (La haine, Ma 6T va craquer) et d’écrivain au Seuil, s’il vous plait (Boumkoeur, Viscéral). Il m’a parlé de sa situation inédite, un Français de père algérien et de mère soudanaise, un Arabe noir français, pas facile à gérer. Et en sortant, il a mis son gros manteau de peur d’attraper froid. Je l’ai un peu taquiné sur sa frilosité de touriste et il m’a répondu sur un ton vif et déterminé (tranchant même) : « On ne tue pas facilement un Arabe ». Cette phrase m’a fait réfléchir et là, le synopsis de 9/3, Mémoire d’un territoire l’a fait resurgir de ma mémoire pour me dire combien, malgré tout ce cafouillage identitaire, malgré ce tumulte socio-politique, il existe toujours un port d’attache et une revendication existentielle : on ne tue pas facilement un Arabe. Le puzzle se remet en place et je comprends mieux le sens profond de cette phrase qui fait contrepoids au meurtre commis par Meursault dans L’étranger de Camus.

mercredi 24 septembre 2008

Les sauvages et les civilisés



J’ai eu le plaisir de regarder, la semaine passée, deux films du réalisateur camerounais Bassek Ba Kobhio en présence de ce dernier. À regarder les deux films, Le silence de la forêt et Le grand blanc de Lambaréné, à écouter le cinéaste parler, à discuter avec lui à plusieurs reprises pendant toute la semaine, je peux dire que j’ai appris beaucoup de choses. Il ne s’agit pas d’informations, mais des choses qui ne se transmettent qu’au contact de la personne qui vous investit et vous change sur le plan intellectuel.

Je peux allègrement dire que la rencontre m’a enrichi et m’a changé. La discussion a amené un son différent de la rengaine de certains intellectuels africains et arabes qui se lamentent de l’oppression de l’Autre et de la main basse de ce dernier sur eux, cet autre mythique qu’ils ont érigé aux rangs d’un dieu oppresseur. Bassek Ba Kobhio, lui, est un intellectuel cinéaste sincère qui sait interroger la réalité et l’histoire et nuancer, en toute quiétude, notre rapport à l’Autre. Il ne tente pas de gommer cette altérité constitutive et voit, de ses yeux de cinéaste, au-delà des préceptes idéologiques, au-delà des binarismes (sauvages/civilisés, bons/méchants, etc.), les différentes facettes de cet Autre, ce personnage ambigu et difficile à saisir qui peut aussi bien être le docteur Albert Schweitzer ou n’importe quel autre qui n’est autre qu’un soi différent. Le message est clair, personne ne doit être l’objet d’étude de quelqu’un d’autre au risque de se voir dérober sa personnalité et de n’être qu’un paraître, un ensemble composite de folklore mal agencé. L’Autre est à prendre et à comprendre dans sa force comme dans sa faiblesse, dans sa complexité et sa sagesse comme dans sa naïveté et ses paradoxes, parce qu’il faut penser l’Autre comme un Soi différent (pour reprendre à l’envers la parole de Paul Ricoeur : « Soi-même comme un autre ».

dimanche 14 septembre 2008

Arabesque reprend


Après trois mois d'absence, l'équipe d'Arabesque reprend le micro sur les ondes de CHYZ 94, 3fm. La rentrée coïncide avec le septième anniversaire de l'émission. Il me vient tout de suite à l'esprit les débuts, quelques jours après la date fatidique du 11 septembre 2001. Trois Arabes (deux Tunisiens et un Libanais) prennent le micro et sont diffusés sur la bande fm dans toute la région de Québec pour passer de la musique arabe et parler de culture et d'actualité du monde arabe. Il y a eu tout d'abord les appels de gens apeurés qui nous insultaient (Esti de bande de criss d'Arabes, les criss de terroristes... retournez chez vous... on veut pas de musique de terroriste icittt... les Arabes méritent tous une bombe atomique... pourquoi vous chialez, si vous n'êtes pas contents ramassez vos affaires et partez...) et il y a eu le sang froid de l'équipe qui répondait gentiment: merci monsieur... merci monsieur... un membre a craqué, il est parti, mais après un certain temps, les gens se sont calmés, et on nous appelait pour dire que la musique arabe est bonne, qu'on découvre ça pour la première fois, qu'on ne pensait pas qu'il y avait une musique arabe avec tout ce qu'on voit à la télé... les gens nous ont soutenus, nous ont apporté des cadeaux, passent nous voir... et quand je pense aujourd'hui aux quelques appels haineux, je me dis qu'il ne s'agit là que de quelques gouttes de poison dans un océan de tolérance... Je souhaite un bon anniversaire à cette émission et je salue particulièrement les fondateurs, Razi et Houcem, les anciens collaborateurs, Nicholas, Zoé, Hamza, Steev, Mohamed, Soumaya, et je profite pour dire que l'équipe actuelle, Dj Niz, hakim, Dj Bouzz, et moi-même, essaie d'être à la hauteur des attentes. Nous ne sommes pas des professionnels de la com, mais ceci ne nous empêche pas de toujours vouloir nous améliorer... L'émission prendra les ondes aujourd'hui (et tous les dimanches) à 12:30, heure de l'Est canadien (GMT - 04:00).
Pour écouter en live: ici.
Pour le podcast: ici.


vendredi 12 septembre 2008

Nouvelle terminologie blogologique

J'ai dégoté un excellent post (ici) sur le phénomène du blogging et surtout, sur le portrait des commentateurs, et ce qui est intéressant, au-delà de l'analyse et de la réflexion sur ce médium, c'est la terminologie (mi-sérieuse, mi-loufoque) que propose l'auteur pour désigner les différentes fonctions de la blogologie (d'ailleurs, les sémiologues devraient commencer leur travail, il y a assez de matière à étudier).

PS: je ne fais pas de publicité pour l'auteur qui vient de publier un livre sur la question, il n'en a pas besoin, et pour confirmer mon dire, je dis aux lecteurs: n'achetez pas le livre... lisez juste le post.

mercredi 10 septembre 2008

توانسة يتشكّاو من الدّزيريّة

عرضني قبيله واحد صاحبي دزيري عندي مدّة ماشفتوش و قالّي إلّي هوّ كان في الدّزاير عاد قتلو نفدلك: مشيت لتونس قالّي لا هوّ الشّعب الدّزيري الكلّ مشا لتونس و الجّماعة يقرّقو بيّ بش نمشي و قلتلهم إلّي توحّشت الدّزاير و نحبّ نقعد رايض. عاد و مبعد ما سلّمت عليه ومشيت تفكّرت إلّي برشى توانسة يتشكّاو من الدّزيريّة هاو بيهم هاو فيهم و من النّاحية الأخرى برشى دزيريّة يتشكّاو من التّوانسة و من المعاملة متاعهم خمّمت شويّة و قلت التّوانسة يستفادو من جيرانهم إلّي بلاش بيهم ما نلقاوش كيفاش نعوّضو السّياح الأوروبيّين إلّي طفشو علاش التّشكّي والدّزيريّة إلّي ممتعظين من الإستقبال التّونسي علاش ديما يرجعو يخّي محبّة في تونس هذا الكلّ. بالرّغم إلّي الجزاير طقسها كيف طقسنا و شطوطها يمكن أزين من شطوطنا. ظاهرلي الدزيريّة هاربين مل الواقع. معنتها حرّمو على رواحهم شطوطهم و وتلاواتهم و قرّروا إللّي في بلادهم مايلقاوش حرّيتهم في الإستجمام و نساوا إلّي لازم تجي منهم بش يرجّعوا هاالحرّية هاذي. على كل الدزيرية مرحبا بيهم في تونس و التّوانسة نقّصو من البكاء

mardi 9 septembre 2008

أين ستهربون

Un article du Monde diplomatique signé Ignacio Ramonet m'a fait réagir, tréssaillir, a transformé mes poils en épines...
La police au Maroc torture ses citoyens au lieu de les protéger, les accable au lieu de garantir leur liberté, les menotte au lieu de leur offrir de l'aide
Des jeunes croupissent en prison, perdent la vue, la marche, la voix et tout le reste pour avoir dit non, pour avoir protesté, manifesté, est-ce que la police arabe est là pour protéger le peuple où pour le mater?
Jusqu'à quand cela va-t-il durer, jusqu'à quand...? Attention et attention
Jouez avec le feu et vous finirez par vous brûler, voilà
Un peuple sait se taire, mais quand on touche à sa dignitié, à sa vie, il sait dire non, il sait se révolter
Attention... tortionnaires, despotes, attention, la révolte ne tardera pas à venir et je reprendrai pour terminer les paroles d'une chanson de Majda Roumi:
أين ستهربون لا لا لن يجدي الهرب أين ستهربون من ردّة الغضب في صدر شعب كامل يحترق الغضب

وقتاش الشّعب الأمركي يفيق و يغيّر شويّة من نظرتو المانيكيانيّة

قريت مقال عجبني لهنا و قعدت نخمّم في البعد الآخر و الحقيقة النّسبيّة لبعض الأحداث العالميّة و ظاهرلي كلّ واحد فينا لازم يتخلّى عن المسلّمات و اليقين و يراجع نفسو و هذا كلام ينطبق علينا و على غيرنا

mercredi 3 septembre 2008

Humain, tu n'es qu'humain

Quelle prestance
quelle élégance
quelle majesté
quelle carrure
quel regard
quelle sagesse
quelle confiance
quel profil qui tend vers l'éternel
quelle crinière qui se balance au gré du vent
quelle posture qui fond dans la nature
Ô lion que tu es grand et majestueux
beau et gracieux,
à te regarder, je me dis que l'humain est laid, bête, stupide et arrogant, fabulateur, pervers et malsain, mythomane et profondément médiocre...
Ô Dieu, pourquoi n'avez-vous pas fait de moi un lion?

dimanche 31 août 2008

فرانسا تفلس

إيطاليا بش تعوّض ليبيا على سنين الإستعمار و على الثّروات إلّي نهبتها و بش تعطيها 5 ملياردولار. خمّمت شويّ و قلت تصوّرو لوكان فرانسا تعمل كيفها و عملت حسبة تقديريّة, يعني لا زمها تعطي لتونس قرابة 8 مليار, والمغرب كيف كيف و بالأخصّ الجزائر إلّي فاتورتها شايطة: 30 مليار. بمعنى آخر فرانسا تفلس و في المقابل فمًا عباد يتعدّو على الصّوابع بش يستغناو علّخّر

vendredi 29 août 2008

Le voile islamique

Allez, un peu de détente, c'est bientôt Sidi Romdhane, et ma religiosité est plus que jamais transcendantale. Je vous livre ma dernière réflexion ramadanesque. Aujourd'hui, la seule journée où il a fait un peu chaud, 23 degrés, j'ai vu une femme sortir de la voiture, habillée d'un jogging épais, bleu et jaune, avec une espèce de drap en dessous, je ne sais pas comment elle a fait pour le filer, et bien sûr la cerise sur le gâteau, un torchon sur la tête. Malheureusement, mon éducation m'empêche de prendre des photos sans l'aval des sujets, alors j'ai eu une petite réflexion, la voici:

Il n'est pas plus ridicule accoutrement que le voile islamique et ses déclinaisons, de la burka au burkini. Et si on me répond que c'est la volonté divine, je dirais que Dieu a très mauvais goût en matière de mode vestimentaire


jeudi 28 août 2008

Le fou et le sage

Les fous ne se déclarent jamais comme tels, et c’est là leur folie, les sages, non seulement se disent sages, mais aussi fous et c’est là leur sagesse. Il est donc bien sage de considérer les fous comme des sages, mais bien fou de considérer les sages comme des fous, comme il est bien drôle de prendre les fous pour des sages et les sages pour des fous. Le problème est que si on prend les sages pour des fous, et qu'on considère qu'ils sont réellement fous, alors là, il faut les reconsidérer comme des sages, et les fous comme des fous, puisqu’ils sont sages. Du coup, les fous sont fous, et les sages sont sages, et moi dans tout cela? Je m’en fous.

lundi 25 août 2008

Kermou5a Bourassine et Mozart

- T’écoutes quoi?

3li s’avance vers Kermou5a et se rassoit à côté de lui sur la bordure du trottoir bariolé dans un geste que lui seul et ses compagnons de misère savent accomplir, avec une agilité digne de susciter l'envie des meilleurs équilibristes. Il se retrouve en korfoussa dans un naturel inébranlable, un naturel que même les pires cyclones n’oseraient déranger de peur de déroger aux règles du quartier.

- J’écoute du Sébastien Bach, avance Kermou5a qui semble absorbé par ce qui découle dans ses oreilles au bout des fils blancs du lecteur imitation ipod acheté au souk Sidi Me7rez pour 10 dinars en promettant au vendeur, son ami d’enfance, de lui avancer 5 dinars en fin de semaine puisqu’il compte faire quelques jours avec Lasaad le peintre en bâtiments qui rafle la quasi-totalité des contrats du quartier.

- Pffff.

- Quoi! t’aime pas Bach? réplique Kermou5a insulté de la moue disgracieuse de son ami.

- Non, c’est pas ça, c’est le clavecin que j’aime pas. Je préfère Mozart, ça bouge plus, ça me donne de l’énergie.

- Et bah justement, là il n’y a que ça. Finit Kermou5a, le balafré, le double tête - bourassine - comme on l’appelle à cause de son immense front qui semble tendre vers l’infini, par lâcher, exaspéré et il s’empresse de rompre la discussion afin de savourer le flot musical du clavecin.

mercredi 20 août 2008

أوّل رئيس في تاريخ الإنسانيّّ

و اللّه بش نموت ملفرحة, راهو رئيسنا لعزيز صار عندو ميداليّة ذهبيّة في السّباحة الحرّة لذلك أبارك الرّئيس على هذه الميداليّة علما أنّه أوّل رئيس في تاريخ الإنسانيّة إلي يتحصّل على التّتويج هذا
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vendredi 15 août 2008

حال الرّوح

أعتق الرّبّ الرّوح ثمّ قال لها روحي,

فظنّت أنّه يناديها,

فسجدت له و هي إلى يومنا الآن تتفانى في عبادته

lundi 11 août 2008

Ben Laden dans un taxi

Je cours pour prendre le premier taxi. Mon rendez-vous au consulat des Etats-Unis est dans 20 minutes, c’est très juste. Je monte dans le premier, salue le chauffeur sans le regarder et lui dit sur un ton pressé :
- Consulat des Etats-Unis s’il sous plaît.
La voiture démarre et je devine que le monsieur a compris mon empressement. Tant mieux, me dis-je, le message est parvenu. Mais à peine fait-on quelques mètres que celui-ci me demande étonné :
- Hey ! c’est où ço ?
Sa question est tombée comme une pierre dans un lac. Les remous me parviennent et c’est là que je le regarde en préparant ma réponse et en me disant qu’il s’agit certainement d’un nouveau dans le domaine. Le monsieur est gros, dans la cinquantaine. Je parie que c’est un ancien maçon qui s’est blessé au travail et qui, avec l’indemnisation, s’est acheté un permis de taxi et c’est là qu’il a pris tout ce poids.
- C’est à côté du château Frontenac, vous connaissez ? J’ajoute avec ironie.
- Bah, lo, bien sûr, mais t’sais, ça fait 15 ains que je chauffe et je ne sais pas qu’il y a cté affaire lo par icett…
Je me tais tout de suite après afin d’éviter toute conversation, non pas de peur de le ralentir dans sa course, mais parce que je suis convaincu d’avance qu’il va me poser les mêmes questions, à moins que le chauffeur soit Maghrébin, ce qui est très courant ces dernières années : tu viens d’où, pourquoi tu es venu ici, ça te plait ici ? Quand est ce que tu pars chez toi, la semaine dernière j’ai mangé dans un resto arabe, il y avait une danseuse du ventre…. Blablabla.
Après deux feux verts passés et quelques coups d’œil jetés sur ma montre, le monsieur entame la discussion.
- Et quessé que tu vas faire là bo ?
- C’est pour un visa…
- C’est quoi ço ? pourquoi t’as besoin d’ço ?
- Pour aller aux États.
- Hey, on n’a po besoin de ço pour y aller.
- Moi si, puisque je n’ai pas la nationalité canadienne.
Sur ces mots, il me lorgne du coin de l’œil et me pose la question fatidique :
- Tu viens d’où ? parce qu’à l’accain, j’narrive po à vouair.
- Tunisie.
- Aouain ? la Tunisie… hey, c’est bien beau ço…
- Oui.
- Hey, t’sais… (et là, l’obus est lâché)… mouai lo, j’ai rien contre Ben Laden, et j’haïs les Amércains…
- Ok.
- Pis, j’comprends po pourquoi tu veux aller là bo…
- C’est pour un congrès.
- Oguey (Silence. Le monsieur semble ramasser ses mots). Hey… ne le prends pas mal lo, mais tu dois avoir une idée sur sa cachette…
- Cachette… de qui… quoi…
- De Ben Laden…
- Une chose est sûre, il n’est pas dans mon quartier (Les gens ont oublié Ben Laden et ses histoires et le voilà lui qui revient à la charge remuer le couteau dans la plaie).
- T’sais, si ça s’trouve, il est aux Étots.
- Peut-être.
Le silence reprend le dessus. Le chauffeur fait quelques manœuvres de dépassement à droite (comme il est de coutume de le faire ici), je regarde ma montre… 5 minutes passées… je suis nerveux, faut pas rater le rendez-vous, au risque de me voir annuler ma participation au congrès et de perdre le billet…
- T’sais, l’aut’ fois, j’ai embarqué trois Africains avec moi. Y avait des valises tellement lourdes lo… j’ai failli m’déboîter une épaule en voulant les porter. J’me d’mande ben c’qu’il peut y avoir là ddains…
- C’est peut-être des clandestins.
- Hein ? quoi ?
- Oui, il y en a qui mettent les membres de leur famille dans des valises pour les faire voyager clandestinement.
- Hey, ça s’peux-tu lo ? lâche-t-il avec étonnement mais sans trop me contester.
- Oui, tout est possible de nos jours.
- Ouain, parc’que, on dirait des blocs d’acier qu’ils avaient là ddains.
Silence… on arrive à destination. Je regarde le montant, 14$ 80, et lui tends un billet de dix et un de cinq, puis plonge ma main dans ma poche pour lui donner quelques pièces de pourboire, mais le chauffeur marmonne quelques mots :
- Hey, chez vous autres, vous donnez pas de tips ?
Là, j’ai arrêté ma main net dans ma poche, l’ai regardé dans les yeux et lui dis :
Non, t’sais, chez nous, il n’y a pas de taxis, les gens se déplacent à dos de chameaux.
Je claque la porte et presse le pas en direction du bâtiment d'en face.

vendredi 8 août 2008

Coup de gueule d'un exilé

Si je reviens ici sur mon intervention dans la Commission des accommodements raisonnables qui a eu lieu en octobre dernier au Québec , c'est, tout d'abord, parce que plusieurs m'ont demandé de la rediffuser et, ensuite, parce que, ayant été mis au courant d'une récente affaire de discrimination et d'injures raciales, je me suis dit que, finalement, je ne regrette pas mon propos tenu (qui commence à la 16ème minute de la vidéo et qui a été relayé et tronqué par les médias le lendemain), même s'il ne concerne qu'une infime partie de la société québécoise et que la majorité des gens sont courtois et acceptent les différences des autres.

jeudi 7 août 2008

الديموقراطيّة و البطاطا المقليّة

قرّر القادة العرب بأن يبرهنو للعالم أجمع أنّ سياستهم تقبل الإختلاف فنظّمو مؤتمر و كان شعارو الإختلاف. و حضر المؤتمر الشّعب العربي بكامل مكوّناته وطبقاته الإجتماعيّة و حضر المسؤولين متاع الأحزاب المعارضة و حتّى الأحزاب الغير مستعرف بها. و بدا كلّ واحد يقترح نظام سياسي جديد. الرّئساء قالوا: نعم للدّكتاتوريّة و السّياسة القمعيّة, قام معارض يساري و قال: نعم للدّولة الإشتراكيّة, وآخر صاح: نعم للشّيوعيّة, وآخر: نعم لللّائكيّة, نعم للدّيموقراطيّة, و صوت آخر من و راهم: نعم للّيبراليّة الإقتصاديّة, ثمّ نهض إسلامي ملتحي ورفع إصبعه للسّماء: نعم للخلافة الإسلاميّة وخرج صوت أخر من بعيد: نعم لدعم حرّيات الأقلّية الأمازغيّة و النّوبيّة والقبطيّة و الكرديّة و بعد صمت قصير إرتفع صوت مرتعش: نعم لحزب البطاطا المقليّة و ظهرت علامات الإستفهام و الإستبهام على كلّ الوجوه فكرّر الصّوت نداءه: نعم لحزب البطاطا المقليّة و نحن نعد الشّعب في صورة إنتخابنا إعطاء كلّ فرد بصفة يوميّة كيلو بطاطا مقليّة و مازال لم يكمل كلامه عندما صاح الشّعب بصوت واحد: بطاطا مقليّة, بطاطا مقليّة...

mardi 5 août 2008

L'économie tunisienne vue par Le monde diplomatique

Un article bref parle de l'orientation économique tunisienne, mais il me laisse perplexe, ne sachant trop si je dois me réjouir ou me lamenter, surtout que les mots du président français (nous avons l'intelligence, vous avez la main d'oeuvre) résonnent encore dans mes oreilles.

mercredi 30 juillet 2008

رئيسنا العزيز زين العابدين بن على

رئيسنا العزيز زين العابدين بن على, صانع التغيير, صاحب التّحوّل المبارك, منجز المعجزات, قاهر الصّعوبات, زين الموجودات, كبير المخلوقات, ملوّن الأرزاق, يا أرحم الرّاحمين يا زين العابدين, أصلح حالنا و فرّج كروبنا, زهّر إقتصادنا و نمّي ذكائنا, كثّر أموالنا و نوّر طريقنا يا زعيمنا, يا قائدنا الأعظم, يا أمير المؤمنين لبّيت رغبتنا و إستجبت لندائنا بقبولك للمنصب الذي لا يجيده إلاّا أنت, الحيّ القيوم. شكرا و ألف شكر على التّضحيات الجسام و عقبال المئة سنة حكم.

lundi 28 juillet 2008

نعي


صورة أخذتها لمكتبة ألكسندرينا
يوسف شاهين توفى و ماتت معاه ثقافة كاملة. يوسف شاهين توفى و الغرب تكلّم عليه أكثر من العرب. هيّ نقطة زايدة لكن فيها يكمن الفرق الشّاسع, البون المتزايد. تفكّرت لمّاكنت في الإسكندريّة, مسقط رأس المرحوم و سألت بعض المثقفين عنّو. جاوبوني بإقتظاب و قالولي إلّي أّفلامو مش مفهومة و زيد هوّ... عرفتهم علاش يحكيو, عرفت إلّي الثقافة العربيّة ماتت و ممكن ماز ا لت ما تولدتش.

jeudi 24 juillet 2008

Le tube de l'été

Ça y est, je l'attendais patiemment, c'est pour quand, c'est pour quand le tube de l'été, le morceau qui te bouffe les oreilles tout l'été, et bien je l'ai enfin trouvé. Cliquez sur le titre pour l'écouter.

في مهبّ الريح


قريحتي منّت عليّ بأمنية, كتبتها فقبظت عليّ كقبظة الليث في مهبّ الريح

mardi 22 juillet 2008

Karadzic et Bush

Karadzic, l'ex-leader des Serbes de Bosnie a été arrêté et sera jugé pour ses crimes commis contre des milliers d'innocents. C'est pour quand l'arrestation et le jugement de Georges W. Bush, celui qui a fait 100 fois plus de victimes que Karadzic?

lundi 21 juillet 2008

L'HOMME EST-IL FONDAMENTALEMENT BON, MAIS CORROMPU PAR LA SOCIÉTÉ? OU EST-CE LE CONTRAIRE?



Cette vidéo a été téléchargée à partir du site de l'Association israélienne de défense des droits de l'homme B'Tselem




Décidément, le débat entre Hobbes et Rousseau ne s'essouffle pas

هذا ما رأيناه فما بالك بالمخفي

vendredi 18 juillet 2008

Chien gaiouri

Chien gaiouri, chiens arabes

Le chien du couple de touristes allemands a de plus en plus de mal à circuler parmi la foule démente,
à se faufiler entre les jambes de la marée humaine qui déferle sur le trottoir où sont jonchées les étales des échoppes de l’artisanat, les attrape-touristes.
Le chien, essoufflé, essaie d’accélérer, traîne parfois, gêné par ces gens bruyants et par cette foule tonitruante.

Il n’en peut plus, la canicule lui brûle la tignasse, c’est du jamais vu.
Ici, tout est différent, les odeurs, la chaleur, le manque d’eau, les mouvements, etc.
Il est stressé, mais de peur de perdre ses maîtres, il prend son courage dans ses pattes et tente de tenir le coup.

Tout d’un coup, le pire arrive.
La dame échappe la laisse, et le chien se perd dans la foule.
Il jappe par petits coups, mais semble déjà loin.
Il se met à courir, mais ne prend pas la bonne direction pour se retrouver, quelques rues plus loin, dans un coin vide.

Il y a bien trop d’odeurs pour qu’il puisse détecter celles de ses maîtres.
Epuisé et découragé, mais surtout apeuré, il se cache derrière une grosse poubelle exhalant une odeur nauséabonde qui lui fait oublier le parfum de son shampooing et l’odeur de sa loge enrobée de satin dans lequel il avait l’habitude de se rouler avec le plus grand plaisir.

Soudain, deux chats dont un sans queue surgissent de la poubelle et bondissent à ses côtés.
Le plus gros des chats, un matou, le lorgne et lui montre ses dents. Le chien, effrayé, recule et pousse un petit cri de secours.
Le chat avance et le chien comprend le message. Il faut qu’il dégage de là.
Il n’est pas sur son territoire. Alors, il court, il court, lâche ses pattes au vent malgré l’exténuation, jusqu’à ce qu’il atterrisse dans un hangar abandonné.
Là, il peut se reposer en toute paix. Mais le calme ne dure pas longtemps.

A peine ferme-t-il les yeux, qu’un aboiement terrifiant retentit dans ce terrain vague.
Il ouvre les yeux et son cœur bondit et faillit s’arracher de sa loge.
Quatre chiens très maigres mais coriaces l’entourent.
Ils le regardent en se demandant ce que peut bien être ce genre d’animal.
C’est comme un chien sans l’âme d’un chien.
Le chef du groupe est un mâtin borgne qui perdit un œil lorsqu’il sauta sur la fesse d’un homme en short, le mordit et ne voulait pas le lâcher, les gens vinrent et un d’entre eux qui portait une carabine à oiseaux lui tira un coup.
Personne n’avait compris pourquoi le chien attaqua avec hargne le pauvre monsieur. Certains disaient qu’il serait atteint de rage, d’autres arguaient que le monsieur l’avait peut-être provoqué, mais il y en eut un, un vieux professeur de philosophie, qui attestait d’une crise existentielle canine.
Ce borgne s’avance à pas décidés et fait le tour de la bête apeurée de voir de telles créatures qui sentent fort et dont le regard lui transperce la rétine.
Le chien arabe s’approche de lui d’un coup et commence à lui renifler le derrière.
Les choses se sont déroulées très vites.
Les quatre chiens ont tiré leurs coups et abandonné le pauvre touriste pour repartir d’où ils sont venus, c’est-à-dire la rue.

Le chien allemand a du mal à avancer, c’est bien la première fois qu’une telle situation lui arrive.
Castré, ce dernier n’a jamais connu les plaisirs de l’amour et les chiens arabes ne savaient pas trop s’ils avaient affaire à un mâle ou à une femelle, mais étant donné qu’ils ne voulaient pas se couper les poils en quatre, ils se sont vidés les calebasses comme il faut.

Deux jours passent, et le chien allemand essaie tant bien que mal de trouver où passer la nuit sans se faire attaquer par la foule de gamins qui jouent sans arrêt, ni par les chats, chiens, rats et toutes sortes d’animaux bizarres et sauvages.
Mais le pire est encore à venir. Deux gamins, en plein midi, il fait 45 degrés à l’ombre, tracent le chien qu’ils trouvent différent.
Kelb gaiouri ! Un chien occidental, crient les gamins tous contents de trouver quelque chose d’exotique.
Ils ont trouvé leur cible idéale et commencent à tirer des coups de pierres avec leurs élastiques coincés entre le pouce et l’index.
Le chien reçoit les coups et essaie de courir de plus en plus vite, mais à la fin, un coup l’atteint à l’oreille gauche et le fait sonner.
Une blessure profonde lui jonche l’arrière du lobe auriculaire.
La douleur est insupportable mais le chien ne songe qu’à se cacher pour éviter d’autres blessures.
Il finit par se terrer derrière un réfrigérateur abandonné et rouillé jusqu’aux os, mais les gamins réussissent à le retrouver. Soudain, surgi de nulle part, le chien borgne grommelle et fait mine d’attaquer les deux gamins qui prennent la fuite sans se retourner.

Une semaine est passée et le chien allemand commence à s’habituer à son nouveau milieu et à ses nouveaux compagnons, les quatre chiens.
Un matin, deux messieurs s’approchent du quartier général des chiens errants en tenant des cages en bois et des bâtons.
Les chiens prennent la fuite et le dernier à courir est le chien allemand qui finit par tomber dans les mains des deux chasseurs.
Ces derniers le ramènent à ses maîtres et empochent la récompense.

Malgré la blessure, la saleté du chien et son regard absent, le couple de touristes est aux anges et ne cesse d’embrasser leur enfant chéri.
Mais à peine la dame le pose-t-elle sur le sol que ce dernier prend la fuite pour rejoindre ses amis et retrouver la rue et ses odeurs…

samedi 12 juillet 2008

Dieu, il fait quoi depuis?


Dieu créa l'univers en six jours et se reposa le septième, mais depuis ce temps là, il fait quoi?

mardi 8 juillet 2008

THE WAILERS


Pour une fois que je me trouve près de la scène, je profite pour filmer ces beaux moments avec le groupe mythique de Bob Marley, même s'ils sont tous nouveaux à l'exception du bassiste

Ligne de fuite

Les lignes de la route sinueuse filent, défilent et finissent par se rejoindre en un tracé flou qui échappe au regard fixe pour n’être qu’une ligne de fuite, vers un ailleurs indéterminé, terminé, vers un univers sans attaches, taches, ni brides, sans encombres, ni manières, sans relâche, lâches, ni points sombres, ombres, sans lisière ni absence torride, rides, des scarabées dans le vide, des mots sur des lignes, des lettres éparpillées, M, A, T, S… vers un infini, fini, ces lignes de fuite…

Le cœur bat de plus en plus fort à mesure que les jambes s’alternent, s’abattent et battent sur les bouts de métal, formant des cercles parallèles, invisibles à l’œil nu, mais que seul la ligne de fuite restitue, tue, les yeux pleurent à mesure que le vent se met en colère, de plus en plus frais, et la descente de plus en plus raide, défier le temps, en allant plus vite que lui, défier le vent en le transperçant de coups de pédales réguliers et ordonnés comme des soldats lavés, défier la pesanteur sur ce squelette de carbone, encore plus léger que le vent et qui lève comme les petites jupes pour montrer l’inconsistance de l’existence, la fragilité de l’âme, aiguisé comme une lame qui coupe le temps en deux.

Recroquevillé, les coudes formant deux carrés suspendus, le dos tourné au ciel, tel un animal qui fonce, agrippé sur cette machine légère, gère, coincée entre le bassin et les bras, comme on tient une femme jusqu’au râle final, jusqu’à l’extase du corps du mâle, et la fuite de la dame après le ratage, sans âge.

Il arrive à destination, nation, de l’errance, aporie de l’univers, vers, où s’entassent les bateaux prêts à prendre, rendre, la mer et jeter les voiles.
Il se faufile avec l’agilité d’un lynx dans les dédales de ces monstres triomphant par leur équilibre au sol, malgré la ligne de fuite, Thésée est prêt à affronter les cimes tendues, regarde de bas en haut s’élever le dérive, rive, qui semble soutenir la coque et le mât qui trône et dont la corde bouge au gré des vents, taureau qui a hâte de se détacher et de regagner son arène pour le combat, bat, final, mais ce prince des nuées majestueux comme il est ne peut se libérer.

Reprendre, rendre, route, chemin du retour, tour, suivre, ivre, les mêmes lignes, vélo exténué, nuées, mais genoux pistons s’activent, vent, pour fuir la tempête qui s’abat, colère de la reine de Saba.

je l'ai fait

Je l'ai fait. Finalement, après moultes tergiversations, réflexions et bourdonnements, j'ai fait quelques clics et paf, je plonge tête devant dans la blogomania. Comme je ne suis pas Roland Barthes (il a écrit toute sorte de livres, mais ce qui l'obsedait le plus c'était d'écrire un roman, il a passé sa vie à gribouiller un manuscrit illisible sans jamais l'achever) je fonce sans me poser trop de questions. Voilà, mon objectif dans ce blog est d'être concis et d'éliminer mes bavardages habituels.