قرّر العرب أن يشنّوا حربا جماعيّة على إسرائيل لردعها عن قتل و تشريد الآلآف من الفلسطينيّن و ستبدأ الغارات اللّيلة مع منتصف اللّيل بالرّغم من التحذيرات الأوروبيّة و التهديدات الأمريكيّة و قد أثبت عمرو موسى في جلسة طارئة عقدت الأمس أنّ إسرائيل تملك أسلحة الدّمار الشّامل و أنّها عازمة على محو الشّعب الفلسطيني من على وجه الأرض و بناء على المنهج اللّذي إتّبعته الولايات المتّحدة للدّفاع عن النّفس فإنّ الوحدة العربيّة ستأخذ زمام الأمور و ستدافع عن شعبها المظلوم.
dimanche 28 décembre 2008
قرّر العرب أن يشنّوا حربا جماعيّة على إسرائيل
قرّر العرب أن يشنّوا حربا جماعيّة على إسرائيل لردعها عن قتل و تشريد الآلآف من الفلسطينيّن و ستبدأ الغارات اللّيلة مع منتصف اللّيل بالرّغم من التحذيرات الأوروبيّة و التهديدات الأمريكيّة و قد أثبت عمرو موسى في جلسة طارئة عقدت الأمس أنّ إسرائيل تملك أسلحة الدّمار الشّامل و أنّها عازمة على محو الشّعب الفلسطيني من على وجه الأرض و بناء على المنهج اللّذي إتّبعته الولايات المتّحدة للدّفاع عن النّفس فإنّ الوحدة العربيّة ستأخذ زمام الأمور و ستدافع عن شعبها المظلوم.
samedi 27 décembre 2008
قّتل أنا غزّاوي
قّتل أنا غزّاوي
قتّل فلا أحد يبالي
قتّل فربّك إختارك من غيرك
قتّل فحتّى باراك يبارك لك
قتّل فدمي ماء عكر
قتّل لأخرج من الوكر
قتّل و قتّل ثمّ قتّل فإخوتي في النّوم غارقين
قتّل و سرّب الغاز على أهل غزّة
و لكنّ الغاز سينفجر يوما في وجهك و سيحمل معه شعبي و شعبك
jeudi 25 décembre 2008
mardi 23 décembre 2008
لعب القولف في الصحراء جريمة
Jouer au golf à Tozeur où dans n'importe quel autre endroit au désert est un crime contre l'écologie, mais surtout contre la population locale qui a déjà du mal à trouver de l'eau douce.
vendredi 19 décembre 2008
samedi 13 décembre 2008
Rekeyek du Tamboustan
Et ça recommence, les délinquants, les vermines du village minier de rekayek au Tamboustan n'ont pas retenu la leçon, leurs camarades vermines ont été jugés avec raison et équitablement, la police a encore une fois bien fait son boulot pour nettoyer cette racaille et éliminer les éléments perturbateurs qui tentent d'assombrir l'image luisante du Tamboustan, pays de libertés et de droit. J'espère que la police va continuer son travail et faire taire une fois pour toute les terroristes rekeyekiens, les rebus de la société, ces chômeurs incapables de se trouver du tavail et qui cassent tout pour qu'on leur donne de l'argent, non, mais, ils se croient où? on va quand même pas les nourrir alors qu'ils passent leur temps à dormir... vive la démocratie tamboustanaise! vive le peuple qui respecte l'ordre tamboustanais et qui ne suit pas cette bande de vermines...
jeudi 4 décembre 2008
Coup d'État manqué au pays de l'érable
jeudi 27 novembre 2008
Mon intervention à VOX TV
vendredi 7 novembre 2008
Coup d'État clinique
jeudi 6 novembre 2008
Des images du prophète
mardi 4 novembre 2008
SuperObama?
Barack Hussein Obama est donné gagnant dans la plupart des États américains. Il sera le 44ème président américain, mais pas n'importe lequel. Un président moitié américain, moitié kenyan, oui, oui, c'est à peine croyable. Ce pays qui a su attirer la haine de tout le globe, le voilà qui devance tous les pays en élisant une personne d'origine éthnique différente de celle de la masse. Félicitations M. Obama, félicitations à tous ceux qui le soutiennent, à tous ceux qui s'identifient à lui, à tous ceux qui commencent à croire que tout est possible, que le rêve américain est finalement réalisable. Toutefois, pour nous autres non Américains qui regardons gentiment se faire et se défaire l'avenir du monde entier, que signifie cette présidence? Si Obama risque de faire de grands changements dans ce marasme économique américain, s'il risque de socialiser le pays, que peut-il faire après la barbarie du cabinet de Bush? Peut-il fermer la plaie ouverte en Irak et en Afghanistan? Peut-il bousculer la politique du Proche-Orient et donner de l'espoir à un peuple palestinien opprimé? Peut-il lever l'ombargo sur les Cubains sans placer les pions déjà postés en Floride? Peut-il réellement discuter avec l'Iran sans chantage ni mépris? Peut-il réévaluer les politiques désastreuses des État-Unis en Afrique et en Amérique latine? Peut-il, peut-il... mais il faut être superman, il faut rester au pouvoir au moins 20 ans pour effacer le passé indélébile... il est de bonne foi certes, mais est-il seul à décider? Loin de tout pessimisme, je laisse le temps juger.
vendredi 31 octobre 2008
Le pleurer-rire de Dieudonné
J’ai assisté hier au tout dernier spectacle de Dieudonné intitulé J’ai fait l’con. Evidemment, il ne s’agit nullement de remords ni de remise en question, comme le laisse croire le titre. L’artiste continue à lancer sa machine à broyer le système. A qui le tour maintenant ? Tout le monde y passe. Au premier degré, ce sont les autochtones et à leur tête les Pygmées qui paient les frais, mais la vraie cible, ce sont le capitalisme, les entreprises occidentales et bien sûr, les présidents africains. Un réquisitoire troublant contre ces systèmes corrompus ou corrupteurs. Durant toute la prestation, les spectateurs, et moi compris, ne savaient plus s’ils devaient rire ou pleurer, et ils finirent par rire en se sentant coupables. Il a joué sur l’émotion, et a frappé fort avec des associations trash. Il a choqué, troublé, fait couler les larmes de rire (ou d’indignation plus tard), bref, son spectacle est tout sauf un banal one man show d’humour. C’est du théâtre de haut niveau où le verbe prend son envol et finit sa cascade avec un poème d’un kamikaze palestinien slamé à la façon de Claude Nougaro, son ami à qui il rend hommage à chaque fois. Dieudonné est plus que jamais au sommet de sa forme artistique. Et la polémique du baptême de sa fille par J.M. Le Pen n’est qu’un coup de bleuf, un leurre, un préambule au spectacle. Décidément, l’homme ne descend jamais de sa scène même dans sa vie privée.
vendredi 24 octobre 2008
La Francophonie a le SIDA
jeudi 16 octobre 2008
توضيح و تفسير
أوّلا الكلام إلّي كتبتو لهنا كتبو شاعر جزائري عنده مدّة و نسيت شنوّة إسمه و الكتاب تنشر. و معذرة إذا بعض القرّاء صدمتهم الكلمة. أنا إستعملتها في سياق لغوي و مش إستعمال بذيء و هيّ الكلمة الوحيدةإلي تؤدّي المعنى البيولوجي على عكس قضيب أو العضو الذّكري و هذا يدلّ على أنّا حضارة تخاف من الكلام المباشر و تعوّضوبكلام إيحائي و من ناحية أخرى الكلام المباشر يصبح صالح للشّتم و البذائة فقط. و كلمة رب و فوقها نقطة موجودة في القاموس. و آنا غايتي كي كتبتها هيّ كسرا لقيد إلّي تفرض على بعض الكلمات إلي إستعمالها أصبح محدود جدّا و يدلّ على كبت و عقد متغلغلة في اللّاوعي الجماعي و الإجتماعي. أمّا بالنّسبة للتّقارب الفونولوجي بين الكلمتين هوّ مستوحى من طريقة إبن عربي في تفسير الألفاظ و لّي تتسمّى التفكيكية. و ممبعد حبّيت نقول بالفلّاقي الصّريح إلّي ديما في مجتمعاتنا العربية والإسلامية يقع خلط قمعي للدّين و الجنس, الدين معتقد روحاني و الجنس علم.
Je suis réellement surpris et abasourdi par la réaction de certains lecteurs face à ce que j’ai écrit hier ici. Je trouve la réaction excessive, et il y en a même qui ont publié des posts à ce propos en me qualifiant de tous les noms et en comparant ce que j’ai écrit aux caricatures du prophète. Il ne manquait que la fatwa pour me lapider. Je ne comprends pas si c’est le mot pénis qui a le plus choqué ou si c’est l’association entre pénis et dieu, et l’homonymie arabe nous permet de jouer sur les mots et de relever le point qui fait la différence. C’est ce point là qui agit, qui produit, il n’est pas juste un concept absurde. Bref, je ne veux pas me lancer dans une analyse des sèmes ni dans une sémiologie hermétique, étant donné que le lectorat est hétérogène. Je veux juste dire que cette association entre dieu et pénis a déjà été faite et publiée depuis longtemps par un poète algérien dont j’ai oublié le nom. La pertinence de cette concomitance, c’est qu’elle laisse le champ libre à une déconstruction du sens, technique très prisée par le philosophe Ibn Arabi au 12e siècle. Faut-il croire qu’aujourd’hui sous prétexte que la simple appellation des parties génitales soulève un tollé général ? Alors que dire de Cheikh Néfzaoui qui, dans son Jardin parfumé classait les organes génitaux sous des appellations fort explicites et c’était à la demande du souverain hafside de Tunis au 15e siècle ?
Pour revenir à l’association des deux mots, je voulais tout simplement montrer le dictat de la religion sur la sexualité et en contrepartie, le cloisonnement que subit cette dernière. Le drame du monde musulman est qu’il pense dieu avec le sexe et le sexe avec dieu, d’où le rapprochement phonétique entre les deux. De cette confusion née une volonté de cacher, de voiler les choses les plus banales de la vie, d’occulter la dimension scientifique, psychique et sociale de la sexualité au profit d’une projection immuable de la doxa religieuse sur les rapports qui régissent un homme et une femme d’un point de vue sexuel. Je voulais montrer, puisqu’il faut tout expliquer, que la réflexion est occultée par un réflexe, l’entendement par un cafouillage sexuel et identitaire, et la sexualité par une somme de frustrations projetées dans une série de dogmes aliénants. Et tout réside dans le point, le point qui fait la différence, le point qui fait trembler les esprits humains (je suis tenté de dire le point de non retour.) Mon estime de Dieu, qui est un concept magnifique, est trop haute pour accepter une telle imposture. Donc, faut-il se taire et laisser les absurdités de l’esprit humain gagner tout l’espace social (ou virtuel) ? Ou bien agir, quitte à offusquer certains et à bouleverser d’autres ? Je ne prétends pas faire la révolution d’une société, mais je crois humblement qu’une civilisation qui ne sait pas se révolter contre ses dogmes, qui ne sait pas se libérer de ses tabous, qui ne sait pas se critiquer, est vouée à disparaitre et, malheureusement, la culture agonise pour laisser place à un vide, à un monde où on gomme le point pour ne plus faire la différence entre le créateur et l’organe procréateur.
Dans un tout autre ordre d’idées, il est curieux de voir que les deux mots que j’ai écrits ont généré le plus grand nombre de visites quotidiennes depuis le début (plus de 150 visiteurs en une journée). Cet engouement suscité, mélangé à une indignation quasi-générale, montre le malaise dans la civilisation (pour emprunter le terme à Sigmund Freud).
PS : Certains m’ont reproché mon langage cru arguant du fait qu’il se trouve sur la blogosphère tunisienne des femmes et des jeunes… Premièrement, je n’écris pas pour tn-blogs, même si plus de 80% des lecteurs proviennent de là. J’écris pour tout le monde et je ne fais pas d’émission sur Tunis 7. Ceux qui se sentent offusqués en voyant mes titres n’ont qu’à ne pas cliquer sur le post. Et là, je m’adresse à l’agrégateur de tn-blogs, Houssein, pour lui dire que si mes posts choquent la bienséance et dérangent tant, qu’il m’enlève de tn-blogs, mais je continuerais à blogger quand même.
Ma dernière remarque concerne les anonymes (âne-onymes) qui puisent systématiquement du registre de l’homosexualité pour insulter (j’ai supprimé au passage les commentaires très vulgaires). Ces derniers montrent, à travers la récurrente référence (obsédante et obsessive) à l’homosexualité, qu’ils fuient cette déviance latente en eux en la projetant sur les autres afin de se déculpabiliser. Serait-ce une tentative de rapt ou de viol dont ils ont été victimes à l’enfance qui engendre ce comportement ? Dieu seul le sait.
mardi 14 octobre 2008
Démocratie pour les nuls
samedi 11 octobre 2008
Le Saumon pour survivre, la bière pour vivre
Je m’avance vers le comptoir de poisson où des barquettes de filet de saumon sont étalées, aguichantes avec leur prix au rabais. Je m’immobilise un moment, et aussitôt que je tends la main pour en saisir une, un monsieur dans la soixantaine surgit de nulle part et se met à côté de moi, il en saisit une lui aussi, me regarde et fait comme il se met en équipe avec moi en s’adressant au poissonnier sur un ton ferme :
Mais c’est ben trop gros ço pour moi. Lance-t-il. Je veux la moitié de t’ço, moi.
Le poissonnier lui sort la phrase magique :
C’est ça le format, il n’y a pas plus petit que deux livres (un kilogramme à peu près)
Ouain, mais j’ai vu dans l’circulaire, que c’est deux livres.
Oui, c’est ça, deux livres ou plus.
Non, mais c’est trop, je veux la moitié, coupe ço en deux.
Je peux pas monsieur.
Sentant que le vieillard commence à perdre patience, je renonce à ma barquette de deux livres et propose au poissonnier de partager le paquet entre nous deux, comme ça, il n’a qu’à diviser le prix en deux, sans contrevenir aux règlements du supermarché. Le poissonnier s’exécute, et le monsieur, mon coéquipier, comme quelqu’un qui vient de marquer un point, me regarde du dessous de sa casquette de baseball et dit :
Ouain ! lo, c’est bon pour moi, l’aut’ paquet est ben trop gros lo.
J’acquiesce avec un sourire et saisis ma part de saumon en lui souhaitant une bonne soirée. Pendant une seconde, en lui tournant le dos, je me demande ce que je pourrais bien faire avec un petit morceau de saumon parce que, contrairement au vieux monsieur, je ne vis pas seul. Mais l’idée d’avoir arrangé la situation me donne déjà satisfaction. Je passe à la caisse et avant de partir, je regarde derrière moi. Le vieux monsieur du saumon est là, il immobilise son caddy où logent trois caisses de bières de 24 chacune, et au-dessus, le petit paquet de saumon, gentiment posé comme pour les accompagner. Quelques instants après, je retrouve le même vieux monsieur du saumon et des bières. Ce dernier monte dans un taxi pour une course qui doit lui coûter 15 ou 20$ au minimum. Je reste figé un moment, surpris et perplexe, mais mon état ne dure pas longtemps quand je me suis rappelé qu’on est au début du mois et que le vieux monsieur du saumon, des bières, le client du taxi à la barbe grise, vient probablement d’encaisser son chèque mensuel de l’aide sociale.
vendredi 10 octobre 2008
jeudi 9 octobre 2008
Ce que propose JMG Le Clézio
jeudi 25 septembre 2008
On ne tue pas facilement un Arabe
Yamina Benguigui vient de sortir un nouveau documentaire intitulé 9/3, Mémoire d’un territoire dans lequel elle retrace l’histoire de ce quartier mis à l’écart, de ce no man’s land multiculturel et où la tension avec le centre, Paris, la ville des lumières, est toujours à son comble. Le mot mémoire cache dans ses plis le mot identité. Et je suis persuadé que l’identité au 9/3 est plus qu’ailleurs revendiquée, clamée haut et fort à défaut d’être reconnue et considérée comme une valeur culturelle. Elle est tout au plus prise pour un amas de résidus collés à une haine à tout va. Cette identité particulière des banlieues parisiennes m’a transporté au printemps dernier où j’ai croisé, dans un resto du vieux Québec, l’écrivain Rachid Djaïdani, lui-même issu du 9/3. Après l’avoir rencontré au salon du livre l’après-midi, le voilà qui me fait signe et m’invite à sa table. Il était content de parler à un frangin (comme il le disait). Nous avons passé plus de deux heures à discuter de tout, mais surtout d’identité. Et l’identité est son champ de bataille, une identité de banlieusard, mais surtout d’écrivain qui a la rage d’exprimer son parcours de maçon, de boxeur, d’acteur (La haine, Ma 6T va craquer) et d’écrivain au Seuil, s’il vous plait (Boumkoeur, Viscéral). Il m’a parlé de sa situation inédite, un Français de père algérien et de mère soudanaise, un Arabe noir français, pas facile à gérer. Et en sortant, il a mis son gros manteau de peur d’attraper froid. Je l’ai un peu taquiné sur sa frilosité de touriste et il m’a répondu sur un ton vif et déterminé (tranchant même) : « On ne tue pas facilement un Arabe ». Cette phrase m’a fait réfléchir et là, le synopsis de 9/3, Mémoire d’un territoire l’a fait resurgir de ma mémoire pour me dire combien, malgré tout ce cafouillage identitaire, malgré ce tumulte socio-politique, il existe toujours un port d’attache et une revendication existentielle : on ne tue pas facilement un Arabe. Le puzzle se remet en place et je comprends mieux le sens profond de cette phrase qui fait contrepoids au meurtre commis par Meursault dans L’étranger de Camus.
mercredi 24 septembre 2008
Les sauvages et les civilisés
J’ai eu le plaisir de regarder, la semaine passée, deux films du réalisateur camerounais Bassek Ba Kobhio en présence de ce dernier. À regarder les deux films, Le silence de la forêt et Le grand blanc de Lambaréné, à écouter le cinéaste parler, à discuter avec lui à plusieurs reprises pendant toute la semaine, je peux dire que j’ai appris beaucoup de choses. Il ne s’agit pas d’informations, mais des choses qui ne se transmettent qu’au contact de la personne qui vous investit et vous change sur le plan intellectuel.
Je peux allègrement dire que la rencontre m’a enrichi et m’a changé. La discussion a amené un son différent de la rengaine de certains intellectuels africains et arabes qui se lamentent de l’oppression de l’Autre et de la main basse de ce dernier sur eux, cet autre mythique qu’ils ont érigé aux rangs d’un dieu oppresseur. Bassek Ba Kobhio, lui, est un intellectuel cinéaste sincère qui sait interroger la réalité et l’histoire et nuancer, en toute quiétude, notre rapport à l’Autre. Il ne tente pas de gommer cette altérité constitutive et voit, de ses yeux de cinéaste, au-delà des préceptes idéologiques, au-delà des binarismes (sauvages/civilisés, bons/méchants, etc.), les différentes facettes de cet Autre, ce personnage ambigu et difficile à saisir qui peut aussi bien être le docteur Albert Schweitzer ou n’importe quel autre qui n’est autre qu’un soi différent. Le message est clair, personne ne doit être l’objet d’étude de quelqu’un d’autre au risque de se voir dérober sa personnalité et de n’être qu’un paraître, un ensemble composite de folklore mal agencé. L’Autre est à prendre et à comprendre dans sa force comme dans sa faiblesse, dans sa complexité et sa sagesse comme dans sa naïveté et ses paradoxes, parce qu’il faut penser l’Autre comme un Soi différent (pour reprendre à l’envers la parole de Paul Ricoeur : « Soi-même comme un autre ».
dimanche 14 septembre 2008
Arabesque reprend
Pour écouter en live: ici.
Pour le podcast: ici.
vendredi 12 septembre 2008
Nouvelle terminologie blogologique
PS: je ne fais pas de publicité pour l'auteur qui vient de publier un livre sur la question, il n'en a pas besoin, et pour confirmer mon dire, je dis aux lecteurs: n'achetez pas le livre... lisez juste le post.
mercredi 10 septembre 2008
توانسة يتشكّاو من الدّزيريّة
mardi 9 septembre 2008
أين ستهربون
La police au Maroc torture ses citoyens au lieu de les protéger, les accable au lieu de garantir leur liberté, les menotte au lieu de leur offrir de l'aide
Des jeunes croupissent en prison, perdent la vue, la marche, la voix et tout le reste pour avoir dit non, pour avoir protesté, manifesté, est-ce que la police arabe est là pour protéger le peuple où pour le mater?
Jusqu'à quand cela va-t-il durer, jusqu'à quand...? Attention et attention
Jouez avec le feu et vous finirez par vous brûler, voilà
Un peuple sait se taire, mais quand on touche à sa dignitié, à sa vie, il sait dire non, il sait se révolter
Attention... tortionnaires, despotes, attention, la révolte ne tardera pas à venir et je reprendrai pour terminer les paroles d'une chanson de Majda Roumi:
أين ستهربون لا لا لن يجدي الهرب أين ستهربون من ردّة الغضب في صدر شعب كامل يحترق الغضب
وقتاش الشّعب الأمركي يفيق و يغيّر شويّة من نظرتو المانيكيانيّة
mercredi 3 septembre 2008
Humain, tu n'es qu'humain
quelle élégance
quelle majesté
quelle carrure
quel regard
quelle sagesse
quelle confiance
quel profil qui tend vers l'éternel
quelle crinière qui se balance au gré du vent
quelle posture qui fond dans la nature
Ô lion que tu es grand et majestueux
beau et gracieux,
à te regarder, je me dis que l'humain est laid, bête, stupide et arrogant, fabulateur, pervers et malsain, mythomane et profondément médiocre...
Ô Dieu, pourquoi n'avez-vous pas fait de moi un lion?
dimanche 31 août 2008
فرانسا تفلس
vendredi 29 août 2008
Le voile islamique
jeudi 28 août 2008
Le fou et le sage
lundi 25 août 2008
Kermou5a Bourassine et Mozart
- T’écoutes quoi?
3li s’avance vers Kermou5a et se rassoit à côté de lui sur la bordure du trottoir bariolé dans un geste que lui seul et ses compagnons de misère savent accomplir, avec une agilité digne de susciter l'envie des meilleurs équilibristes. Il se retrouve en korfoussa dans un naturel inébranlable, un naturel que même les pires cyclones n’oseraient déranger de peur de déroger aux règles du quartier.
- J’écoute du Sébastien Bach, avance Kermou5a qui semble absorbé par ce qui découle dans ses oreilles au bout des fils blancs du lecteur imitation ipod acheté au souk Sidi Me7rez pour 10 dinars en promettant au vendeur, son ami d’enfance, de lui avancer 5 dinars en fin de semaine puisqu’il compte faire quelques jours avec Lasaad le peintre en bâtiments qui rafle la quasi-totalité des contrats du quartier.
- Pffff.
- Quoi! t’aime pas Bach? réplique Kermou5a insulté de la moue disgracieuse de son ami.
- Non, c’est pas ça, c’est le clavecin que j’aime pas. Je préfère Mozart, ça bouge plus, ça me donne de l’énergie.
- Et bah justement, là il n’y a que ça. Finit Kermou5a, le balafré, le double tête - bourassine - comme on l’appelle à cause de son immense front qui semble tendre vers l’infini, par lâcher, exaspéré et il s’empresse de rompre la discussion afin de savourer le flot musical du clavecin.
mercredi 20 août 2008
أوّل رئيس في تاريخ الإنسانيّّ
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vendredi 15 août 2008
حال الرّوح
فظنّت أنّه يناديها,
فسجدت له و هي إلى يومنا الآن تتفانى في عبادته
lundi 11 août 2008
Ben Laden dans un taxi
- Consulat des Etats-Unis s’il sous plaît.
La voiture démarre et je devine que le monsieur a compris mon empressement. Tant mieux, me dis-je, le message est parvenu. Mais à peine fait-on quelques mètres que celui-ci me demande étonné :
- Hey ! c’est où ço ?
Sa question est tombée comme une pierre dans un lac. Les remous me parviennent et c’est là que je le regarde en préparant ma réponse et en me disant qu’il s’agit certainement d’un nouveau dans le domaine. Le monsieur est gros, dans la cinquantaine. Je parie que c’est un ancien maçon qui s’est blessé au travail et qui, avec l’indemnisation, s’est acheté un permis de taxi et c’est là qu’il a pris tout ce poids.
- C’est à côté du château Frontenac, vous connaissez ? J’ajoute avec ironie.
- Bah, lo, bien sûr, mais t’sais, ça fait 15 ains que je chauffe et je ne sais pas qu’il y a cté affaire lo par icett…
Je me tais tout de suite après afin d’éviter toute conversation, non pas de peur de le ralentir dans sa course, mais parce que je suis convaincu d’avance qu’il va me poser les mêmes questions, à moins que le chauffeur soit Maghrébin, ce qui est très courant ces dernières années : tu viens d’où, pourquoi tu es venu ici, ça te plait ici ? Quand est ce que tu pars chez toi, la semaine dernière j’ai mangé dans un resto arabe, il y avait une danseuse du ventre…. Blablabla.
Après deux feux verts passés et quelques coups d’œil jetés sur ma montre, le monsieur entame la discussion.
- Et quessé que tu vas faire là bo ?
- C’est pour un visa…
- C’est quoi ço ? pourquoi t’as besoin d’ço ?
- Pour aller aux États.
- Hey, on n’a po besoin de ço pour y aller.
- Moi si, puisque je n’ai pas la nationalité canadienne.
Sur ces mots, il me lorgne du coin de l’œil et me pose la question fatidique :
- Tu viens d’où ? parce qu’à l’accain, j’narrive po à vouair.
- Tunisie.
- Aouain ? la Tunisie… hey, c’est bien beau ço…
- Oui.
- Hey, t’sais… (et là, l’obus est lâché)… mouai lo, j’ai rien contre Ben Laden, et j’haïs les Amércains…
- Ok.
- Pis, j’comprends po pourquoi tu veux aller là bo…
- C’est pour un congrès.
- Oguey (Silence. Le monsieur semble ramasser ses mots). Hey… ne le prends pas mal lo, mais tu dois avoir une idée sur sa cachette…
- Cachette… de qui… quoi…
- De Ben Laden…
- Une chose est sûre, il n’est pas dans mon quartier (Les gens ont oublié Ben Laden et ses histoires et le voilà lui qui revient à la charge remuer le couteau dans la plaie).
- T’sais, si ça s’trouve, il est aux Étots.
- Peut-être.
Le silence reprend le dessus. Le chauffeur fait quelques manœuvres de dépassement à droite (comme il est de coutume de le faire ici), je regarde ma montre… 5 minutes passées… je suis nerveux, faut pas rater le rendez-vous, au risque de me voir annuler ma participation au congrès et de perdre le billet…
- T’sais, l’aut’ fois, j’ai embarqué trois Africains avec moi. Y avait des valises tellement lourdes lo… j’ai failli m’déboîter une épaule en voulant les porter. J’me d’mande ben c’qu’il peut y avoir là ddains…
- C’est peut-être des clandestins.
- Hein ? quoi ?
- Oui, il y en a qui mettent les membres de leur famille dans des valises pour les faire voyager clandestinement.
- Hey, ça s’peux-tu lo ? lâche-t-il avec étonnement mais sans trop me contester.
- Oui, tout est possible de nos jours.
- Ouain, parc’que, on dirait des blocs d’acier qu’ils avaient là ddains.
Silence… on arrive à destination. Je regarde le montant, 14$ 80, et lui tends un billet de dix et un de cinq, puis plonge ma main dans ma poche pour lui donner quelques pièces de pourboire, mais le chauffeur marmonne quelques mots :
- Hey, chez vous autres, vous donnez pas de tips ?
Là, j’ai arrêté ma main net dans ma poche, l’ai regardé dans les yeux et lui dis :
Non, t’sais, chez nous, il n’y a pas de taxis, les gens se déplacent à dos de chameaux.
Je claque la porte et presse le pas en direction du bâtiment d'en face.
vendredi 8 août 2008
Coup de gueule d'un exilé
jeudi 7 août 2008
الديموقراطيّة و البطاطا المقليّة
mardi 5 août 2008
L'économie tunisienne vue par Le monde diplomatique
mercredi 30 juillet 2008
رئيسنا العزيز زين العابدين بن على
lundi 28 juillet 2008
نعي
jeudi 24 juillet 2008
Le tube de l'été
mardi 22 juillet 2008
Karadzic et Bush
lundi 21 juillet 2008
L'HOMME EST-IL FONDAMENTALEMENT BON, MAIS CORROMPU PAR LA SOCIÉTÉ? OU EST-CE LE CONTRAIRE?
Cette vidéo a été téléchargée à partir du site de l'Association israélienne de défense des droits de l'homme B'Tselem
Décidément, le débat entre Hobbes et Rousseau ne s'essouffle pas
vendredi 18 juillet 2008
Chien gaiouri
Le chien du couple de touristes allemands a de plus en plus de mal à circuler parmi la foule démente,
à se faufiler entre les jambes de la marée humaine qui déferle sur le trottoir où sont jonchées les étales des échoppes de l’artisanat, les attrape-touristes.
Le chien, essoufflé, essaie d’accélérer, traîne parfois, gêné par ces gens bruyants et par cette foule tonitruante.
Il n’en peut plus, la canicule lui brûle la tignasse, c’est du jamais vu.
Ici, tout est différent, les odeurs, la chaleur, le manque d’eau, les mouvements, etc.
Il est stressé, mais de peur de perdre ses maîtres, il prend son courage dans ses pattes et tente de tenir le coup.
Tout d’un coup, le pire arrive.
La dame échappe la laisse, et le chien se perd dans la foule.
Il jappe par petits coups, mais semble déjà loin.
Il se met à courir, mais ne prend pas la bonne direction pour se retrouver, quelques rues plus loin, dans un coin vide.
Il y a bien trop d’odeurs pour qu’il puisse détecter celles de ses maîtres.
Epuisé et découragé, mais surtout apeuré, il se cache derrière une grosse poubelle exhalant une odeur nauséabonde qui lui fait oublier le parfum de son shampooing et l’odeur de sa loge enrobée de satin dans lequel il avait l’habitude de se rouler avec le plus grand plaisir.
Soudain, deux chats dont un sans queue surgissent de la poubelle et bondissent à ses côtés.
Le plus gros des chats, un matou, le lorgne et lui montre ses dents. Le chien, effrayé, recule et pousse un petit cri de secours.
Le chat avance et le chien comprend le message. Il faut qu’il dégage de là.
Il n’est pas sur son territoire. Alors, il court, il court, lâche ses pattes au vent malgré l’exténuation, jusqu’à ce qu’il atterrisse dans un hangar abandonné.
Là, il peut se reposer en toute paix. Mais le calme ne dure pas longtemps.
A peine ferme-t-il les yeux, qu’un aboiement terrifiant retentit dans ce terrain vague.
Il ouvre les yeux et son cœur bondit et faillit s’arracher de sa loge.
Quatre chiens très maigres mais coriaces l’entourent.
Ils le regardent en se demandant ce que peut bien être ce genre d’animal.
C’est comme un chien sans l’âme d’un chien.
Le chef du groupe est un mâtin borgne qui perdit un œil lorsqu’il sauta sur la fesse d’un homme en short, le mordit et ne voulait pas le lâcher, les gens vinrent et un d’entre eux qui portait une carabine à oiseaux lui tira un coup.
Personne n’avait compris pourquoi le chien attaqua avec hargne le pauvre monsieur. Certains disaient qu’il serait atteint de rage, d’autres arguaient que le monsieur l’avait peut-être provoqué, mais il y en eut un, un vieux professeur de philosophie, qui attestait d’une crise existentielle canine.
Ce borgne s’avance à pas décidés et fait le tour de la bête apeurée de voir de telles créatures qui sentent fort et dont le regard lui transperce la rétine.
Le chien arabe s’approche de lui d’un coup et commence à lui renifler le derrière.
Les choses se sont déroulées très vites.
Les quatre chiens ont tiré leurs coups et abandonné le pauvre touriste pour repartir d’où ils sont venus, c’est-à-dire la rue.
Le chien allemand a du mal à avancer, c’est bien la première fois qu’une telle situation lui arrive.
Castré, ce dernier n’a jamais connu les plaisirs de l’amour et les chiens arabes ne savaient pas trop s’ils avaient affaire à un mâle ou à une femelle, mais étant donné qu’ils ne voulaient pas se couper les poils en quatre, ils se sont vidés les calebasses comme il faut.
Deux jours passent, et le chien allemand essaie tant bien que mal de trouver où passer la nuit sans se faire attaquer par la foule de gamins qui jouent sans arrêt, ni par les chats, chiens, rats et toutes sortes d’animaux bizarres et sauvages.
Mais le pire est encore à venir. Deux gamins, en plein midi, il fait 45 degrés à l’ombre, tracent le chien qu’ils trouvent différent.
Kelb gaiouri ! Un chien occidental, crient les gamins tous contents de trouver quelque chose d’exotique.
Ils ont trouvé leur cible idéale et commencent à tirer des coups de pierres avec leurs élastiques coincés entre le pouce et l’index.
Le chien reçoit les coups et essaie de courir de plus en plus vite, mais à la fin, un coup l’atteint à l’oreille gauche et le fait sonner.
Une blessure profonde lui jonche l’arrière du lobe auriculaire.
La douleur est insupportable mais le chien ne songe qu’à se cacher pour éviter d’autres blessures.
Il finit par se terrer derrière un réfrigérateur abandonné et rouillé jusqu’aux os, mais les gamins réussissent à le retrouver. Soudain, surgi de nulle part, le chien borgne grommelle et fait mine d’attaquer les deux gamins qui prennent la fuite sans se retourner.
Une semaine est passée et le chien allemand commence à s’habituer à son nouveau milieu et à ses nouveaux compagnons, les quatre chiens.
Un matin, deux messieurs s’approchent du quartier général des chiens errants en tenant des cages en bois et des bâtons.
Les chiens prennent la fuite et le dernier à courir est le chien allemand qui finit par tomber dans les mains des deux chasseurs.
Ces derniers le ramènent à ses maîtres et empochent la récompense.
Malgré la blessure, la saleté du chien et son regard absent, le couple de touristes est aux anges et ne cesse d’embrasser leur enfant chéri.
Mais à peine la dame le pose-t-elle sur le sol que ce dernier prend la fuite pour rejoindre ses amis et retrouver la rue et ses odeurs…
samedi 12 juillet 2008
mardi 8 juillet 2008
THE WAILERS
Ligne de fuite
Le cœur bat de plus en plus fort à mesure que les jambes s’alternent, s’abattent et battent sur les bouts de métal, formant des cercles parallèles, invisibles à l’œil nu, mais que seul la ligne de fuite restitue, tue, les yeux pleurent à mesure que le vent se met en colère, de plus en plus frais, et la descente de plus en plus raide, défier le temps, en allant plus vite que lui, défier le vent en le transperçant de coups de pédales réguliers et ordonnés comme des soldats lavés, défier la pesanteur sur ce squelette de carbone, encore plus léger que le vent et qui lève comme les petites jupes pour montrer l’inconsistance de l’existence, la fragilité de l’âme, aiguisé comme une lame qui coupe le temps en deux.
Recroquevillé, les coudes formant deux carrés suspendus, le dos tourné au ciel, tel un animal qui fonce, agrippé sur cette machine légère, gère, coincée entre le bassin et les bras, comme on tient une femme jusqu’au râle final, jusqu’à l’extase du corps du mâle, et la fuite de la dame après le ratage, sans âge.
Il arrive à destination, nation, de l’errance, aporie de l’univers, vers, où s’entassent les bateaux prêts à prendre, rendre, la mer et jeter les voiles.
Il se faufile avec l’agilité d’un lynx dans les dédales de ces monstres triomphant par leur équilibre au sol, malgré la ligne de fuite, Thésée est prêt à affronter les cimes tendues, regarde de bas en haut s’élever le dérive, rive, qui semble soutenir la coque et le mât qui trône et dont la corde bouge au gré des vents, taureau qui a hâte de se détacher et de regagner son arène pour le combat, bat, final, mais ce prince des nuées majestueux comme il est ne peut se libérer.
Reprendre, rendre, route, chemin du retour, tour, suivre, ivre, les mêmes lignes, vélo exténué, nuées, mais genoux pistons s’activent, vent, pour fuir la tempête qui s’abat, colère de la reine de Saba.