Ajustement du petit masque noir en silicone, immersion
graduelle dans l’eau de la piscine légèrement plus fraîche que l’air ambiant, quelques
respirations longues et place à un voyage dans les abysses de l’âme, à trois
mètres de fond, calé à quelques centimètres au-dessus de la surface bleue en
faïence, plus d’air, juste le silence des poumons, les mètres défilent au fil
des coups de jambes, de la glisse qui suit la pulsion, des bras tendus comme
sentinelle, des brasses synchronisées, moment de silence, coma idyllique,
pleine conscience, état de grâce où le flow déploie ses ailes, esprit suspendu,
cortex aussi, cervelet aux commandes, corps au ralenti, cœur apaisé le temps de
cette immersion autotélique.