vendredi 31 octobre 2008

Le pleurer-rire de Dieudonné



J’ai assisté hier au tout dernier spectacle de Dieudonné intitulé J’ai fait l’con. Evidemment, il ne s’agit nullement de remords ni de remise en question, comme le laisse croire le titre. L’artiste continue à lancer sa machine à broyer le système. A qui le tour maintenant ? Tout le monde y passe. Au premier degré, ce sont les autochtones et à leur tête les Pygmées qui paient les frais, mais la vraie cible, ce sont le capitalisme, les entreprises occidentales et bien sûr, les présidents africains. Un réquisitoire troublant contre ces systèmes corrompus ou corrupteurs. Durant toute la prestation, les spectateurs, et moi compris, ne savaient plus s’ils devaient rire ou pleurer, et ils finirent par rire en se sentant coupables. Il a joué sur l’émotion, et a frappé fort avec des associations trash. Il a choqué, troublé, fait couler les larmes de rire (ou d’indignation plus tard), bref, son spectacle est tout sauf un banal one man show d’humour. C’est du théâtre de haut niveau où le verbe prend son envol et finit sa cascade avec un poème d’un kamikaze palestinien slamé à la façon de Claude Nougaro, son ami à qui il rend hommage à chaque fois. Dieudonné est plus que jamais au sommet de sa forme artistique. Et la polémique du baptême de sa fille par J.M. Le Pen n’est qu’un coup de bleuf, un leurre, un préambule au spectacle. Décidément, l’homme ne descend jamais de sa scène même dans sa vie privée.

2 commentaires:

  1. il a une présence sur scène tout à fait remarquable,c'est un grand artiste !

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  2. Le problème est justement "qu'il ne descend jamais de la scène..."

    Il provoque parfois purement gratuitement juste pour observer l'effet que ça fait. On peut rire de tout et le rire est la meilleure des armes, mais se corrompre avec Le Pen juste pour le fun, ça ne passe pas ; et puis quel cadeau pour son gamin !

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