mercredi 23 février 2011

Francophobie tunisienne, tunisophobie française

Combat du Giaour et du Pacha, Eugène Delacroix


Dans la crise actuelle qui ébranle les rapports entre le gouvernement français et la société civile tunisienne, j'aimerais proposer quelques points concrets à adopter sans aucune prétention d'analyse ni de théorisation, mon but étant de vulgariser et d'être dans l'action. Il va sans dire que le gouvernement français présente quelques symptômes fascistes (Faut-il rappeler que l'idéologie fasciste a été conçue en France à la fin du 19e siècle, mais que la société française n'a jamais cédé à celle-ci?). A cause des positions symptomatiques de ce fascisme des officiels français à l'égard de la société civile tunisienne, on remarque dernièrement la montée d'une certaine francophobie en Tunisie. Toutefois, il ne faut pas tomber dans le piège du racisme, car en France, il y a avant tout une société civile avec des gens ouverts et qui aiment la Tunisie, ensuite il y existe certains médias intègres et qui ont fait un excellent travail de couverture avant et après le 14 janvier. Au lieu donc de céder à la haine et de rejeter la culture française en bloc, les Tunisiens, afin de poser un geste concret et de diminuer l'influence des pouvoirs politiques et économiques français, doivent:

- Arrêter d'acheter les marques de voitures françaises (les sud-coréennes et les japonaises sont disponibles et le rapport qualité-prix est meilleur).

- Boycotter Air France et les marques françaises de vêtements, nourriture, électro-ménager, etc.

- Ne pas s'inspirer du modèle de laïcité à la française qui est tout sauf laïc, car il réprime les différences culturelles et cultuelles au nom de valeurs républicaines intégristes (les modèles turc et anglo-saxons ont démontré leur efficacité).

- Tenter d'influencer, après les élections legislatives et présidentielles en Tunisie, ses représentants politiques afin de chercher d'autres partenaires économiques, tels que la Turquie, le Brésil et l'Inde.

Par ailleurs, il serait vain de rejeter la langue française, car cette dernière non seulement ne représente plus la France - Elle est un vecteur dans tout le monde francophone (Afrique subsaharienne, Suisse, Belgique, Canada, Caraïbes, etc.) - mais elle est aussi un butin de guerre comme l'a dit Kateb Yacine. Et au lieu d'exclure une langue, il vaut mieux la sauvegarder comme une richesse et conquérir d'autres langues, telles que l'anglais, l'espagnol, etc tout en gardant bien sûr l'arabe comme principale langue.

Après cette série d'«injonctions» qui relèvent du registre passif consistant à la fois à rejeter et adopter, il faut que le citoyen tunisien commence sérieusement à songer à une société qui serait productive pour ne plus se contenter de boycotter tel produit et de consommer tel autre, car seule une société productive peut s'affranchir de toute sorte de colonialisme.

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