mercredi 15 décembre 2010

Un meurtre pas comme les autres


Toute ressemblance avec des événements et des personnes réels n’est pas fortuite et je tiens à m’excuser si cela peut offenser la famille de la victime qui se reconnaîtrait. Cependant, il y a eu quelques modifications qui font que le récit ci-dessous est fictif.

15h25 : L’autocar Greenhold se dirige vers Scarborough avec à son bord 55 passagers.
15H26 : Un Chinois d’une quarantaine d’années, assis dans les sièges arrières, se lève, sort un large couteau de son manteau et se dirige calmement vers le premier passager qui est assis devant lui. Il se penche sur lui, de la main gauche lui tient les cheveux les tirant vers le haut et de l’autre main applique, dans un mouvement de va-et-vient ordonné, le couteau sur la gorge du passager de 25 ans. Ce dernier n’a pas le temps de réaliser ce qui lui arrive que le sang de la jugulaire se met à couler comme dans un ruisseau fraîchement tracé. Un râle étouffé suit aussitôt et retentit par à-coups dans tout l’autocar. Les passagers n’ont pas fini de s’étonner de ce qui venait de se passer que le Chinois, toujours calme, finit par séparer la tête du corps et la promène désormais dans sa main gauche tout au long du couloir étroit. Il reste debout pendant quelques temps en regardant dans le vide comme s’il compte les goûtes de sang qui tombent sur la moquette.
15h29 : Le chauffeur se met sur le bas-côté de l’autoroute et arrête le véhicule en toute sécurité. Après les minutes d’étonnement, quelqu’un se lève et crie :
« Il me faut un fil et une aiguille! »
Le chauffeur de l’autocar bouscule un peu le Chinois, se tache les vêtements de sang et se précipite sur la boîte médicale rangée en haut sur sa droite. Il ouvre la boîte.
« Nous n’avons ni fil ni aiguille. Il y a du coton, des pansements et de l’alcool, est-ce que ça va? »
Le passager qui a crié et qui semble s’y connaître en médecine manifeste son énervement et lui dit que sans fil et aiguille, il ne peut rien faire et que Greenhold aurait dû penser à cette éventualité et se parer de fil et d’aiguille. Les minutes passent et chaque passager fouille en vain dans ses affaires à la recherche d’un fil et d’une aiguille. On a même cherché dans les poches de la victime qui, maintenant qu’elle est acéphale, ne bouge plus. Ils regardent tous le Chinois qui ne bouge pas lui non plus et ce dernier se sent obligé de faire quelque chose. Il pose la tête fraîchement coupée sur le siège du chauffeur et part chercher dans ses bagages en vain un fil et une aiguille. Tout le monde le regarde avec des yeux accusateurs en lui faisant comprendre qu’il aurait dû au moins prendre avec lui un fil et une aiguille. Le Chinois rougit de honte et se confond dans des excuses inaudibles.
Le premier crieur gronde et menace de poursuivre la compagnie de transport et dit au chauffeur que si dans les minutes qui suivent il n’y a ni fil ni aiguille, le jeune homme va mourir.
15h 45 : les ambulanciers et les voitures de police entourent l’autocar. Les secouristes n’ont pas pu sauver la victime car ils ont constaté sa mort.
17 jours plus tard : Une loi fédérale a été créée pour obliger toutes les compagnies d’autocars de se munir d’un fil et d’une aiguille. La loi, pour être conforme à la politique du multiculturalisme, stipule également qu’il faut avoir à bord trois fils : un blanc, un brun et un noir. Depuis ce temps-là, les autocars roulent en toute sécurité et les gens sont contents.






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