vendredi 10 avril 2009

Les peuples dominés et la notion d’habitus



Je ne prétends pas apporter une nouvelle théorie du maître et son esclave ni de la logique du pouvoir, mais à voir les scores des élections des régimes dictatoriaux qui frôlent l’unanimité parfaite, je me dis que plus jamais les peuples qui vivent sous ce genre de gouverne sont pris jusqu’à la moelle par un sentiment d’habitus dont ils ont tout le mal du monde à se défaire. Et là, le blâme est moins tourné vers le pouvoir, ou l’homme du pouvoir que vers le troupeau qui consent à laisser le loup le guider vers l’abîme. Pourquoi un tel comportement suicidaire? Et bien c’est l’habitus. Cette notion étayée dans les sciences sociales par Pierre Bourdieu se présente comme une disposition de l’esprit à garder le même état, la même situation héritée et de la perpétuer jusqu’à un infini abyssal. La seule action de cet habitus consiste à courber l’échine et à laisser faire arguant de la maxime qui dit : contente-toi de ton mal pour éviter d’en avoir un pire. Tiens, cela me rappelle la réaction (ou l’inaction) des femmes battues.

3 commentaires:

  1. ceci est le résultat de toute une culture qui postule le principe de polarisation c.a.d. que leur vision de la vie part de l'opposition : homme femme / droite gauche / tyran à vie peuple assujetti ...... c'est même leur logique de l'existence.
    Pierre Bourdieu ,c'est quelqu'un envers qui j'ai beaucoup de respect.

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  2. On trouve aussi ces polarisations ici-même au Québec. À Outremont, la population a voté à plus de quatre-vingt dix huit pour cent contre l'indépendance du Québec. Les méchants séparatistes contre les plus meilleurs Canadiens.

    Serge Lebeau

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  3. tu as absolument raison de comparer cette réaction à celle des femmes battues
    c'est exactement la même dépendance la même situation!

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