vendredi 28 avril 2017

Vélo, radio et gazon


 http://vehiclefixer.com/wp-content/uploads/2012/03/guy-riding-bicycle-lawnmower_large.jpg
Parlons un peu d’André Arthur, de Québec, des cyclistes et du gazon. On voit tout de suite poindre le lien logique de ce quatuor inséparable. André Arthur et Québec sont allergiques aux coureurs à deux roues. André Arthur à Québec avec de surcroît un micro est un danger imminent pour les cyclistes. Et le gazon dans tout ça? Attendez un peu!
Il y a quelques années, j’ai demandé à un ami de Québec la raison des gros klaxons de certains bêtas à chaque fois qu’ils arrivent au niveau d'un cycliste. Si ce ne sont pas des klaxons, ce sont carrément des coups de volant ou même des mégots de cigarettes lancés, surtout quand le cycliste a le malheur de rentrer du boulot à vélo le jeudi soir vers minuit sur la Grande-Allée – gros bazar des douchebags –. Évidemment, pas besoin de parler des portières ouvertes pour l'accueillir et si ce dernier est mécontent, on le gratifie d’un doigt d’honneur – D'ailleurs, pourquoi appelle-t-on ce geste primitif un doigt d’honneur? L’honneur est-il sauf par cet ersatz de phallus? – L'ami en question m’a répondu sur un ton fataliste et déconcertant : «Mais, on leur dit de faire ça sur les radios-poubelles ». Voilà, encore ces radios-poubelles, responsables de tous les maux!
Dans cette suite logique, les récents propos d’André Arthur, qui incite au meurtre en demandant impérativement de soulager les cyclistes en leur passant dessus, confirment le cocktail entre Québec, André Arthur et les cyclistes. Les cyclistes seraient ainsi des gens qui souffrent et qui aiment souffrir en empiétant sur le territoire des vrais citoyens – payeurs de taxes et tondeurs de gazon – voilà que le gazon point malgré la tonte forcée.
En tant que cycliste quatre saisons, les propos de cet homo sapiens me poussent à réfléchir sur sa façon de réfléchir. Toutefois, devant la vacuité de sa réflexion, je me dis qu’il ne faut plus chercher les causes, mais plutôt s’attaquer directement aux symptômes avec une thérapie de choc. On pourrait ainsi faire fléchir le mâle bêta sans sanction aucune. Car la sanction ne ferait qu’augmenter la frustration de ses acolytes, qui le sont déjà assez pour des problèmes de bite, de gazon – encore le gazon –, d’immigrés et de féministes. Surtout quand leurs femmes se font buriner la caverne par un cycliste pendant qu’eux castrent le gazon avec leurs machines et chassent la moindre mauvaise herbe à coup de pesticides. Le bruit de la tondeuse étant plus fort que celui des gémissements, ils n’y voient que dalle et tous les matins, ils branchent leurs quelques neurones à leur radio-poubelle dans leurs grosses machines utilitaires sport (sport?) en rêvant gaillardement d’écraser un cycliste. À défaut de pouvoir le faire, ils se contentent de dresser le majeur droit comme pour compenser la mollesse phallique qui les assaille.
Après mûre réflexion et moult digressions, voici la thérapie de choc que je propose : Tous les cyclistes, ces acharnés de la route qui ne paient pas une cent pour rouler sur l’asphalte payé de la sueur des honnêtes automobilistes banlieusards et libertariens du tout – ces coupeurs d'herbe des temps modernes –, devraient cotiser pour payer un séjour de six mois à Amsterdam au gourou André Arthur. – Il ne faut pas s’inquiéter car ce dernier trouverait bien le moyen de se faire payer en étant absent de son travail. Après tout, c’est un habitué du travail buissonnier, lui l’ancien député fédéral qui n’était presque jamais présent à l’Assemblée. Pour un libertarien, profiter des largesses de l’État tout en voulant éliminer ce dernier est un devoir. Pourrait-il en faire de même avec son employeur L’entreprise, Dieu absolu des libertariens? – Bon, je divague. Revenons à nos vélos!
Pour compléter la thérapie, on devrait aussi lui payer un vélo là-bas et le forcer à pédaler tous les jours. Au début, il risque de trouver ça dur, tannant, dangereux, etc. mais il finira par s’y habituer, surtout s’il rencontre une ou un cycliste avec qui il pourrait échanger ses liquides. Imaginez cet André, après son séjour vélocistique! Une fois de retour, il pourrait devenir lui aussi un cycliste quatre saisons. Mais bon, il courrait quand même un risque de se faire écraser par un de ses auditeurs trop pressé d'aller tondre sa pelouse – Vous voyez le lien logique maintenant? – Au moins, on aurait un nouveau Totem et ainsi il serait adulé tout aussi bien par les tourneurs de roue que par les coupeurs de gazon.  
Alé Abdalla

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire