
D'une manière générale, je ne parle pas beaucoup des spectacles auxquels j'assiste, mais quand il y en a qui sortent du lot, la règle change. La semaine dernière, j'ai vu le dernier spectacle one man show de Roberto Benigni intitulé Tutto Dante. La salle était comble et le comédien n'a pas tardé à accrocher l'attention du public et lui décrocher des rires spontanés en tournant en caricature l'histoire de la ville de Québec avant de bifurquer sur les affaires intimes de Berlusconi. J'ai bien ri au début, mais je me disais : en voilà un qui, à son tour, cède aux blagues faciles et parle de potins pour amuser la galerie, rien d'extraordinaire. Mais ma déception n'a pas été longue quand Roberto a commencé à parler de Dante et de sa Divina commedia. Le rire a disparu et la foule ne savait pas comment réagir. Les gens avaient le sentiment d'être pris au piège. Le spectacle d'humour a viré à une explication des vers de Dante et de sa rhétorique et ce jusqu'à la fin où le comédien conclut par une lecture magistrale du texte qu'il considère comme le fondement de la modernité. J'ai trouvé l'idée originale même s'il n'a fait que paraphraser Dante à sa façon sans trop chercher à créer une situation. Mais ce que j'ai le plus apprécié, c'est de prendre les gens en otages pour leur parler de culture et de mythologie à leur insu, après une petite entrée people.