Révolution?
Quelle révolution? De quelle révolution tu parles? Hein? La révolution des culs
de jatte du cerveau? Des amputés de l’hypophyse? Décarcasse-toi ou je flingue
ta race de primate refoulé avec phrases kalash, mots-flèches décochés vers ta
pensée rouillée, ta parole sclérosée. Tasse-toi ou je te fous mon point sur ta
ligne d’offrandes, sur tes versets d’épileptique. Il n’y a pas de révolution
tant qu’on ne pisse pas sur les chaînes qui nous taraudent, qui nous tailladent
les articulations cervicales. Il n’y a pas de révolution tant que cro-magnon est au pouvoir, tant que son hypnose, sa transe, son œil-vagin nous
assomment, tant que les voleurs d’antan sont les complices d’aujourd’hui, que
les armes ne sont pas du bon bord, que la misère grise bouscule la misère
matérielle, tant que les réflexions sont occultées par les réflexes, que les
sexes refoulés au fond de leur échine, les idées paralysées par une doxa rampante, tentaculaire,
sadique et phagocytaire. Toi qui me parles de révolution, ferme ta putain de
gueule parce que ça pue le cul de ta diarrhée verbale, ta logorrhée mal
maîtrisée apprise à coup de bâton. Ou tu sais quoi, reste dans ta merde, crève
là de ton propre poison, serpent qui se mord la queue, chèvre emmitouflée qui
broute les mots de son maître absolutiste pour une absolution espérée, un
fantasme éthérée, une chienne de vie mal menée par des prêches zérophiles,
discours lobotomisant, agitant le bûcher d’une main et les vierges enduites de
miel et de vin de l’autre. Génération sacrifiée qui a oublié que dans
révolution il y a évolution. Génération-cobaye d’un capitalisme farouche prêt à
se déguiser en pute ni touche.