lundi 2 août 2010

Tunazie


http://sirenemelusine.canalblog.com

Un gamin qui pille le pays, achète tout à prix modique (maudique) et sans appel d'offre, les Tunisiens dorment.
Des voleurs bandits protégés par le gouvernement font et défont la loi en toute impunité, les Tunisiens dorment.
Des barbus lobotomisent les esprits, les Tunisiens dorment et approuvent.
Alcool au volant, sujet tabou, on ne boit pas en Tunisie, donc on n'en parle pas.
Des complexés font le coq en voiture et défient le code de la route, on se plaint mais on fait comme eux.
Des déchets jonchent les rues et les lieux publics, on s'indigne et on continue à en jeter.
Des gens corrompus à tous les niveaux, on râle mais on ne se demande pas qui est le corrupteur.
Des femmes battues et cloîtrées, harcelées au travail, surveillées comme des gamins et critiquées sur chacun de leurs mouvements, leurs habits, leur façon de rire et de marcher, on ne bronche pas.
Un pays qui va à reculons et on ne se demande pas pourquoi et si on est responsable, consommateur à la con de tout ce qui est prêt, prêt à porter importé, prêt à penser importé, prêt à manger, etc.
Incivilité à tout bout de champ, on pointe l'autre mais jamais soi.
Des journalistes emprisonnés, seule une poignée ose protester, etc. etc. etc.
Mais quand un chanteur de patrimoine tunisien fait du lèche-cul au Premier ministre israélien (mais aussi au président tunisien), tout le monde monte aux barricades et crie sa haine. Des relents de nazisme se font même ressentir. Appel au retrait de la nationalité tunisienne, appel au meurtre, insultes antijuives, groupes qui s'organisent sur Facebook et qui ramassent 100 fois plus d'adhérents que les causes civiles. Que se passe-t-il? manque de liberté d'expression? haine enfouie? frustrations sexuelles, sociales, financières? racisme exacerbé? Je ne sais plus quoi en penser.
Mohsen Cherif (que je ne connaissais pas auparavant) n'est qu'un chanteur comme les autres, lèche-cul comme les autres, il a juste un cul de plus, un cul de trop à lécher et c'est toute la merde enfouie qui rejaillit, éclabousse et montre le fond marécageux, pourri et nauséabond d'une collectivité moribonde, sclérosée et affligée par ses propres actes.